Album un peu spécial que nous présente les Humanoïdes Associés avec Polar : shots entre amis à Cognac, puisqu’il réunit plusieurs courtes bande-dessinées inédites, en l’honneur des 25 ans du Festival du Polar de Cognac.
Avant toute chose, place aux scénaristes et aux artistes à l’illustration. Puisque l’on retrouve plusieurs dizaines de personnes, au sein de cet ouvrage. Pêle-mêle : Jeanne Puchol, Carol Porche, Catherine Moreau, JDMorvan, Didier Daeninckx, Alain Paillou, Frédéric Brrémaud, Antonio Segura, Olivier Jolivet, Borris, Thierry Lamy, Pierre Taranzano, Philippe Hauret, Séra, Jean-François Miniac, Rémy Roubakha, André Le Bras, Éric Liberge, Mako, Raule, David Charrier, Luc Brahy, Éric Le Pape, Sébastien Corbet, David Morancho, Moutch, Facundo Percio, Algésiras et Servain.
Nous n’irons évidemment pas très loin dans le développement des histoires, nous ne les survolerons même que de loin. Simplement car, comme évoqué précédemment, elles s’avèrent courtes. Et l’on est bien entendu pas là pour gâcher les rebondissements. D’autant plus qu’avec cette brièveté, ils se concentrent généralement vers le final, si ce n’est l’ultime vignette. Rarement le temps pour de multiples ressorts.
Au-delà de ces bandes-dessinées en elles-mêmes, l’on apprécie particulièrement l’énorme variété du recueil. Dans les scenarii certes, ce qui s’avère le plus important. Cela vaut aussi bien pour les périodes, lieux et situations dans lesquel(le)s l’on nous plonge. Du médiéval, du contemporain, des années 1970… Avec des thèmes très différents. Entre du meurtre en série, du profondément intimiste, du règlement de comptes, des soucis de voisinage…
La folie menant au crime s’y révèle parfois. Mais pas toujours, on nous la dévoile mais sans pousser sur sa raison, par le but d’être davantage dans le suspense généralement, au cours de ces histoires précises. Cette rapidité et la rareté d’un passé su avant l’acte ou le terme angoissant, ne s’avèrent pour autant pas nécessairement d’un ton brutal.
La variété se ressent aussi au niveau de la narration. L’on transite de nombreux dialogues, à du muet ou presque. Des séquences d’enquête d’un côté, de la passion de l’autre, de l’horreur directe, une montée progressive… La répétitivité ne fait pas partie du vocabulaire de cette œuvre multiple. Il en va de même dans l’impact graphique. Du noir et blanc, l’on bondit vers le très coloré. Des pattes on ne peut plus différentes, entre du travaillé réaliste, du stylisé par moult biais, parfois avec agressivité…
Au-delà des B.D. l’on retrouve une préface d’Olivier Marchal. Un choix qui a le bon ton d’avoir un véritable lien avec le festival. Ce qui s’avère loin d’être systématique chez les préfaces, où l’on cherche souvent un » nom « , quitte à ce que la personne ne soit concernée ni de près, ni de loin, par le sujet. Tandis qu’ici, l’acteur, réalisateur et scénariste, figurant parmi les invités en l’an 2000, alors qu’il ne jouissait pas de sa popularité d’aujourd’hui, reflète un parcours en combiné à celui de l’évènement. Anecdotes d’époque comprises.
Suit à quoi Bernard Bec, l’organisateur du festival, parle plus en détail de son histoire. Nous révèle des moments marquants par rapport à certains invités… Le tout parsemé d’affiches. Justement les affiches, s’avèrent toujours un régal visuel. Tant par la qualité, que l’originalité. Par conséquent, c’est un ravissement d’en retrouver. Ainsi que 4 dénuées des inscriptions, chacune en pleine page à l’approche de la conclusion du livre. Qui se ferme par de brèves biographies des autrices/eurs, par Bruno Lecigne.
Conclusion
La richesse de la diversité des histoires, narrations et approches artistiques, fait de Polar : shots entre amis à Cognac un recueil passionnant d’inventivité, en parallèle à la qualité intrinsèque des B.D. !