Critique du livre La Musique dans Zelda – Les clefs d’une épopée hylienne

Écrire à propos de la musique s’avère toujours délicat ou plus exactement, il n’est pas forcément aisé pour le public de comprendre un ouvrage, tant cet art se vit davantage qu’il ne s’explique par les mots. Pourtant, Fanny Rebillard compte bien réussir à trouver la clef (de sol ?) pour nous entraîner dans La Musique dans Zelda – Les clefs d’une épopée hylienne.

La Musique dans Zelda - Les clefs d’une épopée hylienne

Au-delà de la musique en elle-même, l’autrice nous propose une véritable aventure épique. Au même titre qu’un ouvrage sur un jeu, un film ou n’importe quelle autre œuvre artistique. Elle découpe ainsi son récit en 4 parties, débutant par Les équipes derrière le son de Zelda. Le chapitre qui, peu importe votre relation avec la musique, la licence évoquée ou encore le jeu vidéo en général, vous porte par son périple. Avant même d’ailleurs de se plonger dans The Legend of Zelda, les contextes historique, vidéoludique et des bandes-originales de JV, sont replacés. Une accroche prenante d’emblée. Et qui permet à quiconque de détenir les outils nécessaires pour appréhender ce qui suivra.

Cette dernière nous fera (mieux) connaître les personnes derrières les diverses bandes-son de la saga. Ou tout du moins du mieux que possible. Tant il est souvent complexe d’obtenir l’intégralité des informations à ce sujet dans le milieu du jeu vidéo. On s’en rend d’ailleurs compte quand on en parle pour une sortie récente, dans une critique de jeu. Et bien il en va de même y compris pour un livre se consacrant à une seule série. Aussi pléthorique et réputée soit elle.

D’autant plus sur les épisodes assez anciens, où tout était encore plus nébuleux. Et sans la faculté d’aujourd’hui d’informer. Toutefois, on soulignera le travail précis, que l’on ressent pleinement effectué. Nous permettant tout d’abord d’en apprendre davantage sur l’histoire tellement typique d’antan de Kôji Kondô. Entre son arrivée chez Nintendo, la méthode de travail, les limitations techniques… Un régal de découvrir tous ces aspects de l’emblématique compositeur du premier volet.

Ainsi que des personnes qui suivront, avec l’évolution des supports, à l’instar de Minako Hamano, Kozue Ishikawa, Yasuaki Iwata, Manaka Kataoka et Hajime Wakai. Sans omettre le très important Nakito Nakatsuka, qui s’est occupé du toujours sujet à discussions 2e volet, généralement de manière suspicieuse à base de : « Ce n’est pas un vrai Zelda ». Euh c’était le numéro 2 et comme il y a une vue latérale, plutôt que de proposer un N1 bis, ce n’est pas un « vrai » ? En revanche rien à redire quand on passe à la 3D ?

La Musique dans Zelda - Les clefs d’une épopée hylienne

Évidemment, notre écrivaine n’est pas sans savoir qu’une B.O. de grande qualité, s’allie au ludique. Et qu’il ne s’agit pas de 2 identités distinctes. Ce qui est plutôt l’apanage des jeux de sports, avec des musiques connues ou non, pour accompagner. Le 2e pan du bouquin, Lorsque la musique fusionne avec le gameplay, se penche dessus. Une alchimie tout aussi passionnante à suivre. Mais a fortiori, encore plus délicate à mettre en place. Notamment quand on se retrouve face aux requêtes de Shigeru Miyamoto et Takeshi Tezuka. Qui plus est, là encore les nouvelles technologies révolutionnent, sans que cela ne soit une bonne ou une mauvaise chose, l’appréhension de cette partie pour qui composera l’œuvre sonore, à implémenter dans le gameplay. Et nous faire ressentir des émotions encore plus intenses, par telle épreuve, tel élément déniché, tel lieu parcouru… Dont les sons nous porteront et nous marqueront.

La Musique dans Zelda – Les clefs d’une épopée hylienne, se poursuit avec Zelda en thèmes – les grandes mélodies. Le moment de décrypter ces bijoux. On ne saura que trop vous conseiller d’allier ce passage à l’écoute des titres. Surtout si vous n’êtes pas familières/iers de termes musicaux, bien qu’on notera la volonté de Fanny Rebillard de s’adresser à un public large. Plutôt que de le perdre volontairement, comme beaucoup le font pour se donner un genre. Néanmoins l’association est importante, voire nécessaire. Ne serait-ce que pour mieux saisir le propos si besoin. Mais avant tout pour que l’écrit et le sonore se rejoigne et nous entraînent mutuellement dans un voyage fort en émotions. Ce 3e chapitre plaira en plus aux musicien.ne.s, par certaines spécificités. Lire la musique vous apportera un bonus non négligeable.

Ce fameux voyage sonore que de nombreuses personnes mettent en forme de multiples manières depuis plusieurs années, comme Écouter Zelda hors d’Hyrule le démontrera. Justement, Chris Davidson, fondateur du label GameChops, et Thomas Böcker, derrière les concerts de Merregnon Studios, permettront d’en découvrir davantage sur ce qui se trame désormais bien au-delà de nos manettes. Le plaisir des yeux s’associe à celui des tympans, avec l’illustration de France Mansiaux pour l’édition classique. Et celle en plus de Yueko pour la first print, avec son ex-libris.

Conclusion

Capable d’intéresser pour aller écouter l’univers dont un livre traite, s’avère finalement simple. Par contre, La Musique dans Zelda – Les clefs d’une épopée hylienne, sait en parallèle nous guider justement dans l’épopée de sa construction sous moult facettes. Pour mieux nous confier l’envie de se laisser aller dans ses musiques. Voire les analyser, même si on n’avait aucune capacité dans le domaine.