Critique du roman L’enragée

Le Grand Prix 404 Factory, du média d’échanges littéraires de 404 Éditions, a su nous convaincre de son intérêt qualitatif avec Le Réveil des Légendes 1 – L’étoile flamboyante de Sophie Ginisty. L’arrivée d’une nouvelle lauréate, Jennifer Tellier, nous attire ainsi d’emblée, pour découvrir L’enragée.

L'Enragée

Le roi de Kardamen se porte mal et, par conséquent, le pays aussi ! Les menaces pèsent, tant la faiblesse des terres se ressent au travers de l’état de santé de son meneur. D’autant que celui-ci n’a plus de femme, ni d’enfants, pour reprendre le trône… Enfin ça, c’était avant la vision de Jaoldis. Persuadé que la fille et le fils de son seigneur, que tout le monde croyait trépassé.e.s suite à un sanglant évènement lors de leur prime jeunesse, sont encore en vie. Cependant, un autre élément et pas banal afin de les retrouver, figure dans ce qu’il a vu : le besoin de L’enragée.

Considérée comme la plus dangereuse mercenaire des lieux, celle-ci doit son surnom au fait qu’elle devienne incontrôlable et dévaste tout adversaire sur son passage. Et peut-être pas que ses ennemi.e.s, tant elle devient une furie. Légèrement flippante cette Kern, son a priori prénom, pour la petite expédition partant à sa recherche. Vous vous en doutez, la rencontre s’annonce houleuse, mais finalement pas tant que cela. La sauvageonne, en effet elle possède beaucoup de sobriquets, a pas mal d’ennemis. Et ceux qui débouleront rapidement, lieront au moins dans un premier temps la jeune femme et l’équipe du royaume. Des relations qui se noueront grandement, assez vite, notamment entre elle et le chevalier Korwen. Avec pas mal d’humour, de même aux côtés du reste de l’escouade. Une qualité du roman, qui se poursuivra avec des moments très drôles alternant avec les dramatiques, l’action et le suspense.

Un amusement encore plus prenant, quand l’héroïne se retrouvera dans une nouvelle posture, suite à une certaine révélation, à laquelle vous vous attendez. Et qui arrivera assez vite, tout comme une importante quantité de sujets, d’ennemis et de roublardises. En une centaine de pages, elle est déjà secouée par tout ce qui vient de lui arriver et nous également. Ce rythme continuera, car si des premiers éléments se développent rapidement, c’est afin de mieux permettre à l’autrice de les renverser. Et les agrémenter de changements de comportements et de sombres plans, instaurant des surprises et trahisons. Sans pour autant partir dans des retournements invraisemblables. Ceux-ci sont forts, mais amenés finement et non sortant de nulle part. Comme le troublant roi de Grund dont on devra démêler le vrai du faux parmi ses desseins. Sans oublier le rapport à la magie, les sorciers des Déserts de l’Est…

Conclusion

La richesse de ses propos, aux rebondissements non vus des kilomètres à l’avance tout en restant crédibles et l’ambiance fantasy, aux relations fortes, saupoudrée d’humour, confirment l’importance de ce concours. L’Enragée s’avère une aventure de haut niveau, avec une identité propre sachant nous ensorceler.