Critique du livre Au cœur des chefs-d’œuvre de Disney – Le second âge d’or : 1984-1995

Bien entendu, chaque génération aura ses préférences et celle de l’auteur de cette critique ayant pignon sur rue et tenant les cordons de la bourse, on a évidemment un penchant pour une certaine époque, celle de notre jeunesse. Dont découle plus que jamais l’intitulé du livre de Damien « Meeea » Duvot, Au cœur des chefs-d’œuvre de Disney – Le second âge d’or : 1984-1995, chez Third Éditions.

Au cœur des chefs-d'œuvre de Disney - Le second âge d'or : 1984-1995

En effet, car les personnes les plus objectives confirmeront sans doute la qualité de l’animation, des thématiques, des histoires, ainsi que de l’humour des longs-métrages de cette tranche temporelle. Tandis que les diverses générations répondront sûrement différemment. Les plus jeunes vous demanderont sûrement où est passée la 3D moche de leurs dessins animés du matin. Qu’elles et ils adorent ! Mais ce suffixe du second âge d’or, se confirme par une popularité éclatante quelques années auparavant, avec des titres cultes : Blanche-Neige et les 7 nains, Pinocchio, Bambi… Mais par la suite, du moins convainquant. Artistiquement ou non selon les cas, mais surtout financièrement. Avec de véritables échecs.

Afin de nous replacer dans le contexte, Au cœur des chefs-d’œuvre de Disney – Le second âge d’or : 1984-1995, n’omet pas de nous évoquer, succinctement car il ne s’agit pas du sujet principal, les débuts de la firme. Particulièrement, son premier succès cinématographique, alors que le public attend le film pour lequel il est venu. S’en suivra une histoire emplie de succès sous divers médiums, puis une chute coïncidant avec la disparition de Walt Disney en 1966. Notamment en ce qui concerne les films d’animation, comme précédemment évoqué. Car la marque tient toujours et même déjà, grâce aux parcs d’attractions et aux produits dérivés. En 1984, un premier déclic surviendra. Même si aujourd’hui Basile, détective privé n’a pas laissé une grande trace dans les esprits, il fut important sur bien des points.

Surtout, en se retrouvant à une période charnière, où tout aurait pu basculer. Et dont la genèse en corrélation avec Taram et le Chaudron magique, fera changer d’ère à la société. Avec de grandes difficultés et dissonances dans un premier temps. Apprendre sur cette période s’avère assez excitant et trépidant, tant l’on ressent les dissensions, alors que la situation n’est pas au beau fixe. Au-delà de ces enseignements, on découvre au fil des chapitres ce qui se déroule en coulisses sur les différentes œuvres concernées par cette fourchette. Allant jusqu’à Toy Story. Le premier et non le dernier avec Fourchette le personnage cette fois.

Des évolutions techniques, ce qui débute fort avec Qui veut la peau de Roger Rabbit ?, aux rivalités, en passant par les liens forts entre certaines personnes pour mener un projet à bien… On se délecte de grappiller toujours plus d’informations. En constatant une fois encore, qu’entre la production (les Picsou) et la création (les Géo Trouvetou) il y a plus d’un univers d’écart. Y compris sur les thèmes, tant le D.A. était encore trop souvent considéré juste pour les enfants. Mais on aura droit durant cette dizaine d’années, à des sujets et de l’amusement pour tout âge. Avec de multiples étages de lecture. Mais pour créer un tout nouveau monde ensemble, il faudra forcément trouver un terrain d’entente et faire avec. Comme habituellement chez les légendes, ces problèmes semblent parfois insurmontables et accouchent finalement de pépites artistiques.

Au cœur des chefs-d'œuvre de Disney - Le second âge d'or 1984-1995

Et cela s’avèrera le cas sur tous les points, tant pour La Petite Sirène, que La Belle et la Bête, Aladdin et Le Roi Lion. Des chefs-d’œuvre également au niveau sonore. On apprécie d’autant plus que l’auteur revienne sur ces spécificités, ainsi qu’au niveau du doublage. Tant dans l’édition originale, que française. Car en ces temps-là, entre salles obscures, VHS et télévision, on a longtemps seulement connu les versions du pays. Aussi bien pour les adaptations d’immense qualité des chansons, que des voix des protagonistes durant le film et même la localisation du scénario.

Démontrant d’autant plus le soin apporté à l’ensemble devenu culte, peu importe où l’on se trouve sur la planète. Jessica Rabbit le prouva avec son picoti picota. Ou encore Jasmine et Aladdin, avec ce dernier qui pouvait changer d’interprète entre le parlé et le chanté, cela ne nous dérangeait point. Et l’on se laissait entraîner par Ce rêve bleu. Qui n’a pourtant rien à voir avec le nom originel et les paroles perdurent globalement en ce sens.

Bon, ce n’est pour autant que tout fut sensationnel. Comme le sympathique Bernard et Bianca au pays des kangourous, mais sans plus. Ou Pocahontas, marquant historiquement, mais hormis cela… Et bien entendu avant de plonger sous l’océan, on eut droit au fabuleux mais trop méconnu Oliver et compagnie. Que l’on adore et on ne peut que vous conseiller de vous jeter dessus. Tant l’on sait que beaucoup ne l’ont jamais vu. Au moins avec Disney+, cela deviendra plus aisé de réparer ce manque.

On l’a précédemment cité, mais on songera également au symbole que s’avère l’ultime titre de cet ouvrage : Toy Story. La 3D arrive et même si l’on aura encore le droit à d’autres films en 2D, dont le fantastique Hercule, cela annonce une révolution visuelle qui n’est pas pour nous plaire. Mais ceci est une autre histoire. Tout comme les cartons des dessins animés télévisés de la même époque décrite, diffusés dans The Disney Afternoon/Disney Club. Une dualité qui s’avèrerait intéressante à analyser. Soulignons enfin pour l’édition First Print, la couverture alternative de Mandie Manzano, ainsi que son ex-libris. Alors que la jaquette classique est signée Natalie Dombois.

Conclusion

Richement documenté, Au cœur des chefs-d’œuvre de Disney – Le second âge d’or : 1984-1995, s’avère passionnant dans la découverte de la construction de tant de merveilles. Mais aussi de ce virage primordial dans la saga de la souris aux grandes oreilles. Semblant désormais loin du marasme ambiant, avant d’entrer dans les années évoquées.