Critique du livre Les Aigles de l’Empire # 1 – L’aigle de la légion

Simon Scarrow avec Les Aigles de l’Empire # 1 – L’aigle de la légion, nous emmène en Germanie, 42 après J.-C. au sein de la deuxième légion romaine. Mais également auprès de celles et ceux l’entourant, davantage porté(e)s sur les coups-fourrés, que sur l’action de laquelle les légionnaires détournent peu les yeux.

Les Aigles de l'Empire # 1 - L’aigle de la légion

Nous démarrons Les Aigles de l’Empire # 1 – L’aigle de la légion en faisant la connaissance de Macro. Centurion ayant su monter en grade, particulièrement par son habileté de guerrier. Mais aussi son intelligence sur le terrain. Car, comme nous l’apprenons immédiatement, il ne sait en revanche pas lire. Il redoute ainsi que cela puisse s’ébruiter. Lui qui a réussi à obtenir un poste envié, avec des responsabilités et des avantages, malgré ce manque d’éducation. Mais si cela venait à se savoir, il deviendrait sûrement un sujet de railleries. Probablement même qu’il peut y perdre sa fonction. On imagine déjà ses subterfuges à chaque fois qu’il se voit confier un parchemin ou une autre indication écrite.

Puis l’on rencontre le second héros, Cato. Esclave au palais à Rome, celui-ci avait une vie suffisamment paisible et instruite. Sans vous en dévoiler la raison, le jeune homme a dû s’engager dans l’armée. Et il ne tombe pas n’importe où. La deuxième légion romaine ayant une sanglante réputation. Lui, grande et frêle, avec de coûteux habits, se fait vite remarquer. Puis l’on découvre, lors de la rencontre entre les nouvelles recrues dont il fait partie, et Macro, que lui sait lire et apparemment semble même très cultivé. Ce qui en rajoute à son cas, au milieu des hommes qui l’entourent. Entre de nombreux autres bleus, eux ayant choisi la légion plutôt que la prison et les légionnaires en place à leur arrivée. Dont Besta, le chef que tout le monde a tendance à craindre.

Les Aigles de l'Empire # 1 - L’aigle de la légion

On saisit rapidement le lien qui peut se créer en Macro et Cato. Reste à confirmer le peu que l’on a entrevu du centurion, à savoir quelqu’un semblant plutôt bon. Pas du genre à juste rabaisser qui que ce soit, comme le fait Besta. Toutefois, la base de l’histoire se pose par un premier retournement. Cato, sans le savoir se voit directement promu optio, via un message de L’Empereur. Ce dernier demande même un plus haut rang, mais le légat de l’entend pas de cette oreille. Une telle position obtenue en un clin d’œil, tout en n’ayant rien accompli de spécial, pour un gamin (16 ans) semblant pleutre et faible physiquement parlant… Davantage de raisons encore pour quiconque de ne pas pouvoir le voir en peinture. Avant moqueurs, désormais jaloux, on s’attend à ce que les légionnaires ne lui fassent aucun cadeau.

Néanmoins l’on s’aperçoit que tout le monde n’est pas mauvais dans Les Aigles de l’Empire # 1 – L’aigle de la légion. Et surtout Macro est terriblement humain. Lui qui sans certaines connaissances intellectuelles a su gravir les échelons, ne peut mettre des bâtons dans les roues de quelqu’un d’autre qui est différent de la masse l’entourant. Ce duo deviendra de plus en solide, après une dure rencontre avec des germains. Plus leur relation avancera dans le temps, plus ils se rapprocheront et ce qui devait arriver arriva. Macro demanda à Cato de lui apprendre à lire !

On ne vous gâche rien. On sait d’emblée que cela va arriver. Sans même en passer par la case du grand méchant, se calmant pour réclamer un tel service. Ce que l’on apprécie beaucoup. Sans quoi ce pan de l’histoire aurait vraiment été trop courant. Ici l’on ressent vraiment ce que l’on vient d’évoquer. En somme, des situations différentes, mais se rejoignant. Ce qui ne peut que donner envie au centurion de soutenir son nouvel optio dès ses débuts. Là où Besta l’aurait sans aucun doute volontairement envoyé au casse-pipe.

Les Aigles de l'Empire # 1 - L’aigle de la légion

Mais cette belle amitié qui commence, en voit une autre se reformer. Cato retrouve ainsi son amie Dame Flavie. Et la partie cancans, trahisons et espionnage, monte en flèche. Tandis que nos 2 amis passent un certain temps en atelier lecture. Cato y gagne également un indispensable apprentissage de la part de son chef : la séduction ! On adore son conseil pour séduire une esclave. D’ailleurs il fonctionne encore aujourd’hui sur n’importe qui.

Ces liens qui se tissent, deviennent de plus en plus essentiels pour faire face à la menace qui se trame. Qui est en ces lieux en réalité pour espionner ? Qui tire les fils de certaines personnes, afin d’en accuser d’autres ? Autant de questions et davantage se posent durant Les Aigles de l’Empire # 1 – L’aigle de la légion. On retrouve ainsi ce charme que l’on attend lorsqu’une œuvre traite d’un tel milieu. Bien qu’il n’y ait nul besoin d’avoir un penchant pour cette époque ou même pour l’empire romain. On est totalement neutre par rapport à ces thèmes, qui ne nous incitent pas à se pencher directement sur un livre, une série, un film, un jeu… Néanmoins, l’histoire capte l’attention, si bien qu’elle fut lue d’une traite. La couverture de Didier Graffet, nous met elle comme il se doit dans le ton royal de cet empire.

Les Aigles de l'Empire # 1 - L’aigle de la légion

Conclusion

Mêler amitié entre un romantique et un rude guerrier, avec tout ce qui se déroule dans les sombres couloirs à peine éclairés par l’orage, permet à Les Aigles de l’Empire # 1 – L’aigle de la légion d’offrir une lecture qui joue véritablement sur 2 tableaux. Qui s’imbriquent, pour en faire jaillir une autre saveur.