Critique du manga Essai sur le Principe de Population

La collection KuroSavoir de Kurokawa continue de s’agrandir, avec l’arrivée d’Essai sur le principe de population. Cette fois-ci, l’on retrouve la théorie de Thomas Robert Maltus, traduite par Vincent Zouzoulkowsky, ainsi que mise en scène et dessinée par la Team Banmikas.

Essai sur le principe de population

Tout d’abord, précisons qu’Essai sur le principe de population, s’avère bel et bien un manga scénarisé. Où l’on ne côtoie pas des souris et des hommes, mais où les souris sont des hommes, des femmes, des enfants… Ce qui n’empêche pas les rats d’exister sous la même forme que dans notre propre monde. Ces derniers s’avèreront d’ailleurs très présents au sein de l’un des récits, qui s’amalgament et se complètent, pour qu’il en résulte une grande histoire s’établissant sur plusieurs années. Chacun démontrant une idée de la vie, par rapport à la famine bien présente.

Dans un premier temps, l’on nous expose, au travers de l’économiste Malthus version rongeur, cette théorie de la crise humanitaire. Mettant en parallèle d’une part le manque de nourriture. Alors que l’on sait qu’en réalité l’on peut produire plus et de meilleure qualité, sans que cela ne revienne cher. Et d’autre part, la reproduction humaine et la lutte des classes. Non pas en fustigeant les riches toujours plus riches et possédant au moins 99% des richesses mondiales déjà à l’époque. Mais plutôt en rabaissant les plus démunies. Arguant qu’en stoppant les aides, elles mourraient de faim et que cela règlerait le problème.

Et comme diraient d’autres, une bonne guerre relance l’économie ! En plus de faire un trou dans la population et donc bénéficier de denrées pour tout le monde… Cependant, même chez des personnes aisées de naissance ou à force de travail, l’on ne pense ainsi. Comme cela sera le cas d’une infirmière, se vouant corps et âmes aux blessés et malades du front. Tandis qu’un cuisinier français, après s’être fait une grande réputation en Angleterre, veut aider les mal nourris, notamment ceux du champ de bataille également.

Ce fantasque cuistot ne nous sort une vieille cuisine à la française. Il s’avère plus que jamais au fait de la résolution de la famine, grâce à ses mets anti-gaspillage. En outre, une forte dose humoristique se dégage de lui, par ses soucis en anglais. N’en ferait-il en réalité pas exprès ?

Conclusion

Instruisant et poussant à réflexion, par une lecture addictive, Essai sur le principe de population permet d’apprendre et soulever des débats, d’une manière sympathique, mais pas simpliste. Le fond est présent et ne se cache pas sous l’aspect narratif, ni dans un trou de souris.