Lieu de rendez-vous de tous les Otakus du monde, Akihabara ou Akiba, est également à la mode depuis un bon moment dans le milieu du jeu vidéo, que cela soit dans l’exceptionnel Persona 5, le sympathique Tôkyô Mirage Session ou encore le discutable Akiba’s Trip Undead & Undressed. Voici maintenant venir la suite spirituelle d’Akiba’s Trip, avec au programme : des Otakus et des chômeurs qui tentent de déjouer des illusions qui surviennent aux 4 coins d’un Akiba où l’on aurait oublié d’apposer les textures. Allez, avouez, vous êtes hypé. Bienvenue dans Akiba’s Beat.
Otaku Store
Même si l’idée d’Akiba’s Trip ne m’enchantait guère, à savoir défoncer des passants vampirisés pour mieux les déshabiller ensuite, le tout dans un fan service agrémenter d’une dose dégoulinante de « Moe ». Le titre avait le mérite de proposer des idées sympathiques, comme un scénario débile, la customisation totale de votre personnage, un Akiba fidèlement modélisé et une technique plutôt honnête malgré de nombreux temps de chargement.
Dans Akiba’s Beat, la recette est la même mais en expulsant tout le coté un peu trop coquin, en faisant disparaître le déshabillage intempestif sur des filles en soubrette, et sans doute en divisant le budget du développement par 3.
L’Histoire commence alors qu’Asahi, notre héros, remarque qu’il est coincé dans une boucle temporelle où le même jour se répète indéfiniment, le pire dans tout cela, c’est qu’il s’agit du dimanche. Bill Murray n’étant pas disponible pour venir en aide à notre brave Asahi, ce dernier devra compter sur la charmante Saki, qui semble en connaître un rayon sur les phénomènes étranges qui touchent Akiba.
Bon gré mal gré, Asahi décidera de suivre la jeune fille afin de trouver ce qui est responsable de cette boucle temporelle. Même si dans le fond, que le lundi revienne ou pas ne changera pas grand-chose aux habitudes de notre héros dans la mesure où celui-ci est un super chômeur de catégorie S, autrement dit un NEET doublé d’un Otaku pur souche.
Asahi n’hésite d’ailleurs pas à arborer fièrement le mot NEET sur son T-Shirt. Au moins, l’un des bons points d’Akiba’s Beat est que celui-ci aime tourner les choses en dérisions.
Le but sera donc de jouer une bande d’Otaku ni petit, ni gros et avec en bonus une hygiène qui semble irréprochable, dans un Akiba en proie aux illusions cachant des démons à l’apparence moins menaçante qu’un ours en peluche.
Mais où est Super Potato ?!!
J’ai pour habitude de ne jamais juger un jeu à son aspect technique, le souci est qu’Akiba’s Trip 2 (sortie en 2015) également développé par Acquire, ressemble graphiquement à un Triple A à coté d’Akiba’s Beat. Si seulement ce dernier pouvait rattraper les choses en termes de direction artistique, mais même là on a dû mal à trouver un aspect positif.
Ce constat est malheureusement semblable pour les donjons, dont la ressemblance est proche d’un niveau de VR training dans Metal Gear Solid, c’est pour dire. Même si ces derniers tentent de trouver une cohérence avec le personnage à l’origine de leurs créations, cela est souvent mal pensé visuellement, surtout si on les compare à ceux de Persona 4 ou 5 dont l’idée scénaristique est proche. Le level design quant à lui se montre extrêmement classique et redondant.
Même s’il est générique, le character design est au moins correct, citons par contre les incrustations d’artworks pendant les dialogues, qui font penser à ce que l’on trouve en flash sur Mobile, on est très loin de ceux d’Akiba’s Trip.
Outre le fait que la gravité à Akiba soit visiblement d’ordre lunaire pendant les sauts (qui n’ont en plus de ça aucune utilité hormis pendant les combats), il est tout de même difficile de reconnaître le quartier d’Akihabara autrement que par son agencement. Car le tout est d’une véritable laideur, surtout lorsqu’on les compare à des jeux comme Trails of Cold Steel dont la technique est déjà loin d’être au top. Les couleurs sont ternes et le tout ne semble disposer d’aucunes textures.
Et ce n’est pas l’effet à la Persona 5 avec des PNJs façon silhouettes colorées qui viennent arranger le constat. Heureusement que les icônes sont présentes sur la map afin de localiser les magasins difficiles à repérer. Ces derniers vous permettront d’acheter de l’équipement sous forme de jean’s , de vestes, de casquettes et autres accessoires. Mais contrairement à Akiba’s Trip, aucun de ces accessoires ne seront visibles sur votre personnage !
Il est possible de se téléporter à n’importe quel point de sauvegarde de la map en échange d’un petit temps de chargement, ce qui est bien utile car des loading, vous vous en mangerez tous les 10 mètres environ. Cependant, le jeu vous coupera parfois sans raison valable l’accès à certaines zones d’Akihabara.
Soirée Disco avec KGB48
Associer les clips musicaux aux combats, voila l’idée d’Akiba’s Beat, seulement il aurait été intéressant que cela soit plus qu’une simple valeur cosmétique (et encore…) nous présentant des héros équipés de casques audio reliés à leurs armes.
N’allez donc pas imaginer un gameplay basé sur le rythme car au final, le système de combat est juste une copie « low cost » de ceux des premiers Tales of en 3D mais sans un nom abracadabrantesque du genre Linear Motion Battle System (Big up à Hideo Baba).
Globalement, après être entré en contact avec un ennemi dans les donjons, vous êtes propulsé sur une zone de combat où vous pouvez vous déplacer librement, ou en faisant face à l’adversaire. Avec un bouton vous attaquez et avez la possibilité d’enchaîner les coups ou varier les combos en inclinant le stick dans une direction particulière. Avec une autre touche combinée à une direction vous avez la possibilité d’envoyer des attaques spéciales que vous aurez préalablement équipées.
Enfin un bouton sert à se défendre et à esquiver s’il est combiné à une direction. Les combats ont au moins le mérite de ne pas être trop bourrins, puisque vous ne pourrez enchaîner qu’un certain nombre de combos avant de devoir prendre du recul pour que votre jauge d’attaque ne se remplisse. Bref, les joueurs ayant fait un Tales of pendant ces 10 dernières années ne seront pas du tout dépaysés.
En sus de toute cette belle pléiade de mouvement, un mode furie appelé « Imagine Field » vous ferez presque vous sentir danser en boite de nuit avec 4 grammes dans le sang, sur fond de J-Pop tout juste plus écoutable qu’un morceau d’AKB48.
Il vous sera d’ailleurs possible de récupérer des CD spéciaux à équiper, chantés par de célèbres Seiyuu ou chanteuse de J-Pop, ces derniers se déclencheront pendant les « Imagine Field » et vous octroieront certains Buff bien pratique.
Si vous savez apprécier la J-Pop à sa juste valeur cela fera peut être son petit effet, encore faudrait il que vous outrepassiez les gros problèmes de collision avant et pendant les combats.
C’est simple les nombreuses rixes n’ont aucune patates. Lorsque vous frappez un ennemi en donjon afin d’effectuer une attaque préventive, le héros est tellement lent qu’il y a de grande chance que vous vous fassiez couper l’herbe sous le pied, et même quand le coup porte, vous ne serez pas sur que cela ait fonctionné avant de voir indiquer « first attack ».
Idem sur le champ de bataille, les coups n’ont aucun véritable impact sonore, on a l’impression de taper des ennemis entièrement constitués de guimauve. C’est dans ce genre de moment que l’on comprend toute l’importance du sound design, un comble pour un jeu qui s’appelle Akiba’s BEAT.
Conclusion :
Le souci d’Akiba’s Beat est qu’il fait tout moins bien que son aîné, déjà loin d’être un chef d’œuvre. Technique et direction artistique à la ramasse, système de combat mou du genou, scénario aussi captivant qu’un épisode de Derrick en VO sous-titré, la liste est encore longue. Alors que nous reste-t-il sur Vita lorsqu’on apprécie les bons J-RPGs ? La réponse ne se trouvera certainement pas dans Akiba’s Beat, mais si vous n’êtes pas du genre exigeant et que vous aimez chanter du Megumi Hayashibara sous la douche, qui sait ? Akiba’s Beat fera peut être battre votre cœur.
Les plus :
- La J-pop pendant les combats ??
- Voix japonaises
- Un système de combat sympatoche et pas trop bourrin…
Les moins :
- …Mais qui manque cruellement de dynamisme
- Un scénario mauvais et loin de la débilité amusante d’Akiba’s Trip
- Devoir sélectionner le langage audio japonais à chaque démarrage du jeu
- Les anglophobes devront s’abstenir
Note : 2/5