Sorti sur PS3 et PS Vita il y a quelques années, Dragon’s Crown nous revient dans une version Pro, sensée rendre encore plus beau un jeu qui l’était déjà énormément. Pour rappel, Dragon’s Crown est le savant mélange entre Beat’em all et RPG où vous évoluez dans des décors 2D du plus bel effet, le tout bercé par la voix d’un narrateur façon « livre dont vous êtes le héros ».
Nichons, Donjons et Dragons
Commençons donc par ce qui a valu à cette nouvelle version de Dragon’s Crown le suffixe Pro. Concernant les sois-disants améliorations graphiques exploitant la puissance de la PS4 Pro, autant être direct, il n’y a quasiment aucune différences avec la version PS3 et Vita, peut être un framerate beaucoup plus stable selon le nombre de sprites à l’écran et encore…
Dans tous les cas le jeu reste magnifique, rappelons que la 2D est la spécialité du studio Vanillaware qui n’a plus rien à prouver dans le domaine, à condition d’aimer les personnages aux proportions étranges voir abusives (booooooobs !!). « Cela fait parti du style » diront les uns, « c’est dégueulasse, surtout l’Amazone » diront les autres. Bref, question de goût, mais même avec toute la mauvaise foi du monde, que cela soit les énormes sprites et leurs animations, le choix des couleurs et les détails apportés aux décors, les effets de lumière liés aux différentes magies, absolument tout dans Dragon’s Crown Pro est d’une élégance rare.
On pourra tout de même déplorer que le son dans les options soit limité au stéréo. Un poil surprenant pour un jeu « remasterisé » pour la 4K. Dommage si vous comptiez profiter des compositions réorchestrés (petite nouveauté) d’Hitoshi Sakimoto en surround.
Comme tout bon aventurier qui se respecte vous commencez votre quête à la taverne afin de choisir l’un des héros proposés, tout en dégustant une bonne chopine d’hydromel. La ville principale contient quelques commerces et autres lieux liées au scenario, elle sert également de Hub central afin d’accéder à toute les quêtes principales que compte l’aventure.
Malgré les 6 personnages, certains ont des classes au gameplay similaires. Ainsi l’Ensorceleuse et l’Enchanteur se joueront de la même façon avec une spécialité regroupant les sorts à bout portant et à distance, le tout mêlé à une gestion de votre jauge de mana que vous devrez constamment recharger en maintenant un bouton.
Le livre jeu dont vous êtes le héros
Le Guerrier, l’Amazone et le Nain sont spécialisés dans les attaques au corps à corps et peuvent se séparer de leurs armes quelques instants à l’aide d’un coup puissant afin d’enchaîner le combat à mains nues.
Seule l’Elfe qui est l’Archère du groupe possède un gameplay unique. Aussi bien à l’aise au corps à corps qu’à distance, elle ne possède comme seul soucis que de pouvoir recharger ses flèches en les ramassant dans les coffres ou en tuant les ennemis. Tous disposent de compétences propres à leurs classes respectives, que vous pourrez débloquer à la guilde des aventuriers au fur et à mesure de votre montée en level.
Mais sur le long terme les classes les plus intéressantes à jouer restent l’Enchanteur et l’Ensorceleuse qui disposent de combos beaucoup riches et variés dès le départ et dont les sorts changent selon l’élément de l’arme équipée. L’Elfe également n’est pas en reste et celle-ci a la possibilité de lancer certains sorts basiques après avoir fait un peu de level-up.
Que vous décidiez de parcourir l’aventure seul ou avec d’autres joueurs, vous serez toujours accompagné de Rannie, un voleur dont le talent en tant que serrurier n’a d’égal que son jeu de jambe pour se tirer au plus vite lors de l’apparition d’un ou deux ennemis.
Concrètement, grâce au stick droit ou au pavé tactile vous faites apparaître un curseur que vous déplacez dans les décors afin de dénicher des objets cachés, ou vous pointez celui-ci sur les coffres et portes puis validez avec L1 pour faire intervenir Rannie.
La vache à loot
Malgré que Dragon’s Crown soit avant tout un Beat Them Up, celui-ci dispose tout de même d’une composante RPG et évidemment que serait un RPG sans loot. À la fin de chaque quête vous récupérerez en plus de l’XP, armes et équipements. Mais ces derniers nécessiteront toujours d’être analysés moyennant finances, en tout cas si vous comptez vous en équiper directement. Évidemment rien ne vous empêche de vendre tout votre butin.
Si vous décidez de parcourir l’aventure à plusieurs (IA ou amis), alors vous vous heurterez au souci principal de Dragon’s Crown qui est sa relative facilité. Si vous souhaitez un challenge qui soit un minimum à la hauteur, il faudra jouer seul et désactiver au préalable la venue d’une IA dans votre équipe. Celle-ci parasite souvent votre partie en facilitant bien trop les choses, même si les ennemis et boss sont plus puissants qu’en solo. A noter que même en utilisant cette petite combine, le jeu ne vous prendra pas plus de 20h pour être fini à 100%
Pourtant c’est bien en multi -surtout local- que Dragon’s Crown prend son envol. Vous pourrez parcourir l’aventure de 2 à 4 joueurs, et même en prenant compte que vous connaissez déjà les niveaux et que cela sera toujours trop facile, le plaisir est malgré tout décuplé. Préférez jouer à 2 maximum tout de même, car à 3 ou 4 joueurs, c’est un joyeux bordel qui s’offrira à vos yeux. Sans compter que Dragon’s Crown est loin d’être avare en nombre de sprites affichés à l’écran ainsi qu’en nombreux effets pyrotechniques qui viennent vous en mettre plein les rétines.
Même si le jeu contient de nombreux dialogues enfin traduits en français, ces derniers sont surtout prétextes à atomiser de l’Orc, du Gobelin, du Wyverne et autre nuisibles à volonté. Il faut pourtant reconnaître que la voix du narrateur enrichie toujours considérablement l’immersion au sein du titre.
Petite mise en garde aux fans habituels des productions Vanillaware. Dragon’s Crown n’a pas la même puissance émotionnelle qu’un Odin Sphere, (surtout dans sa version leifthrasir), les personnages ne sont que de simples avatars et n’interviendront jamais verbalement dans l’histoire.
Comme signalé précédemment, le dernier titre de George Kamitani ne possède pas non plus de monde ouvert en 2D tel qu’il nous l’est proposé dans Muramasa the Demon Blade mais d’un Hub central menant aux différentes quêtes, toutes très linéaires. Comprenez donc bien ou vous vous embarquez. Si vous arrivez à outrepasser les arguments précités, sachez malgré tout que le gameplay de Dragon’s Crown est sans doute supérieur au 2 dernières productions de Vanillaware.
Conclusion
A la question Dragon’s Crown Pro justifie-t-il un second passage en caisse si vous l’aviez autrefois terminé sur PS3 et Vita. Alors espérons qu’une très bonne localisation française puisse vous pousser à ouvrir votre portefeuille pour allonger moins d’une cinquantaine d’euros. Ce qui serait légitime si vous êtes totalement allergique à la langue d’Edgar Allan Poe.
Quand à ceux qui n’ont jamais goutté à cette merveille qu’est Dragon’s Crown, vous n’avez désormais plus aucune excuse pour vous y jeter corps et âmes. D’autant plus si vous appréciez le multi en local, un genre qui tend à se perdre sauf chez Nintendo en ces temps difficiles ou le multi en ligne est roi.
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Les plus :
- Une 2D belle à en pleurer
- Un gameplay nerveux et accrocheur
- L’Enchanteur et l’Ensorceleuse
- Les musiques réorchestrées par Sakimoto
- Enfin en français
Les moins :
- Impossible d’avoir tout le jeu avec les voix japonaises. L’anglais et japonais coexisteront toujours étrangement au sein du titre
- Pas d’option Surround
Note : 4/5