Disponible depuis 2019 sur PlayStation 4, la nouvelle licence du Ryu ga Gotoku, Judgment, mêlant enquête dans le terrible monde judiciaire en coulisses et celle de la rue, connait désormais son portage sur PlayStation 5, Google Stadia et Xbox Series. Justice rendue pour ce titre ?
Privé d’avocat
Alors que notre monde bien réel devrait stopper la consommation d’avocats pour des raisons environnementales et sociales, le fruit de la victoire de notre personnage sur une affaire qu’il défendait, le fera quitter l’autre identité des avocats : le judiciaire. Même si vous trouverez aisément ici et là le sujet de ce jugement en préambule de l’aventure, on préfère ne rien vous révéler. Car c’est ainsi qu’on préfère jouer à quoi que ce soit. Ne gâchons donc pas la surprise de la mise en abîme de Judgment.
En revanche, on peut vous confier que cette affaire, où l’on aura fait libérer notre client, comme tout avocat ambitionne de le faire peu importe le crime, s’est mal finie après coup. Et justement de coup, Takayuki Yagami en prendra un sur la tête et dans le cœur. Stoppant le barreau pour devenir détective privé. Mais pas de n’importe quel genre. Usant autant de techniques propres au métier, que de celles se rapprochant plus des crapules sur lesquelles il devra mettre la main.
Tout comme son ainé Yakuza, on bénéficie d’une histoire profonde, mise en exergue par de nombreuses cinématiques. Et rareté : aux dialogues sous-titrés en français si besoin. Une énorme qualité, qui s’associe aux doublages en japonais et en anglais. L’ensemble de très bonne facture, rendant le suivi d’autant plus passionnant. Avec des thèmes matures, au sein d’une justice corrompue et d’une réalité de la rue accablante.
Kamurocho business
Notre héros malgré lui n’exécutera pas sa loi n’importe où. Les accros de Yakuza auront saisi que les évènements se dérouleront à Kamurocho. Avec ses dangers, ses activités toutes plus démentielles ou rigolotes les unes que les autres… Mais on vivra cet univers via de nouvelles approches. En tant que détective, on devra aider les victimes du crime pour qu’elles ne tombent plus dans la déprime. Des missions nous emmèneront vers des filatures. Avec le besoin de rester discret et non de foncer tête baissée, pour découvrir le pot-aux-roses. Parfois, on emploiera un drone pour dénicher des preuves sinon accessibles. D’ailleurs dans les activités annexes, on aura l’opportunité de participer à des courses avec ces engins.
La facette enquête se déploie également via des interrogatoires, une spécificité rare dans les jeux vidéo et qu’on adore. Fouiner, démêler le vrai du faux, pousser à « se souvenir »… Tout est là et on a plaisir à faire la lumière sur chaque cas. Les indices à collecter devront s’analyser pour accomplir notre quête. Rechercher des détails au sein d’une image pourra faire la différence. Fouiller les endroits clés tout autant…
En revanche, le coin est toujours aussi malfamé et on devra souvent en recourir au poing, non pas du dragon, mais de la grue, donc plutôt le pied, et du tigre. Loubards nous poursuivant, qu’on atomisera pour glaner de l’expérience, comme d’ailleurs chaque activité, ou encore boss, la baston sera au menu. Toutefois, pas en copiant-collant un épisode du dragon de Dojima. Judgment trouve son identité, avec des combats spectaculaires, par une interaction très aérienne via les éléments du décor. Du grand spectacle, avec montée progressive pour devenir toujours plus fortiche, bénéficier de nouvelles techniques… Avec, comme on vient de l’évoquer, la voie de la grue, idoine pour les affrontements de masse. Tandis que celle du tigre s’adapte au duel.
Second Judgment
Bon pas vraiment le second, mais la seconde version du premier. En espérant qu’il ne s’agisse pas du Judgment dernier. En débarquant sur ces supports de nouvelle génération, forcément on attendait certains ajouts. Le 60 FPS est au rendez-vous, ce qui est intéressant pour un jeu où on court pas mal au milieu de nombreux PNJ. On retrouve également les contenus téléchargeables déjà disponibles. Et note des temps de chargement plus brefs et ça, on le retient davantage que le 60 FPS.
Au-delà de l’aventure principale et même des enquêtes annexes, on retrouve des tas de divertissements secondaires. Et particulièrement les divertissements: mahjong, baseball, jeux vidéo d’arcades… Avec Virtua Fighter 5, Space Harrier, Fighting Vipers… Ou encore une édition spéciale de The House of the Dead, devenant Kamurocho of the Dead. On peut en outre se lancer dans des amitiés à tisser, un système toujours appréciable. Tandis qu’on peut aller plus loin avec les femmes, en obtenant des rencards.
Conclusion
L’atmosphère propre à Kamurocho, avec ses activités, au sein d’un jeu d’enquêtes, à l’histoire aussi rondement menée que celles des Yakuza, délivre un Judgment original, fort, et non un sous-dérivé.