On a tendance à apprécier lorsqu’un jeu nous en fait voir de toutes les couleurs. Ce crédo semble être celui d’Apolline Jove et de son Farben, d’une manière très concrète.
Précisément, vous devrez user de votre mémoire, afin de vous souvenir des couleurs mises en relation avec un mot. De prime abord, il parait complexe de se rappeler de ces choix, en sachant que Farben est prévu pour 3 à 5 participant(e)s. Pour réussir, la technique du jeu est aussi intéressante, qu’elle poussera à l’inventivité, puisque l’on devra associer ce combo de coloris et de mot, à une histoire. Qui pourra s’avérer plus ou moins longue et s’ancrer dans n’importe quel univers. Autant vous affirmer qu’entre les contes humoristiques, les anecdotes gênantes emplies de nostalgie ou encore des tons plus mystérieux, selon vos envies, il y aura de quoi constamment renouveler les parties. Et forcément, des histoires marquantes permettront de ne pas oublier la combinaison, quand le déroulement de la session le demandera.
Chaque partie de Farben nous fait jouer autour de 10 mots, à piocher parmi les 59 cartes Mots recto/verso. Une quantité relativement suffisante, de par l’imagination débordante de toutes et tous. Plus encore en changeant fréquemment de compagnon(ne)s. Tant chacun pourra coller à chaque couleur, selon ce que l’on racontera. D’ailleurs tout le monde récupère les mêmes 12 cartes Couleur. Dont une multicolore, qui permettra d’employer plusieurs coloris.
Au commencement de chaque tour, un(e) joueuse/eur endosse le rôle du tirage du mot commun. Celle/celui-ci sélectionnant son recto ou verso. Chaque personne détermine une couleur parmi son paquet, à garder face cachée, en vue de l’histoire à raconter. Par conséquent, un même terme peut être relié à 5 coloris différents, si vous êtes 5. Avec des scenarii tous plus abracadabrantesques les uns que les autres. Puis un(e) par un(e), l’on retournera sa carte et racontera son histoire, avec la présence de sa couleur. Dès que l’on a terminé la sienne, l’on cache sa couleur sous la carte Mot. Et ce n’est qu’à la fin de Farben, une fois tous les termes écoulés, que l’on pourra à nouveau toucher aux cartes Mot, qui conserveront sous elles les coloris cités. Il aura donc fallu être attentive/if visuellement aux couleurs dévoilées et plus encore aux envolées théâtrales de la tablée.
Cependant, ne croyez pas compliquer les affaires de vos adversaires en étant ennuyeuse(s)/eux. La phase de restitution, où à chaque fois un(e) concurrent(e) détermine le paquet dont vous devez vous souvenir des couleurs jouées, faisant aussi bien remporter des points aux trouveuses/eurs, qu’aux trouvé(e)s. Chaque couleur que vous relevez correctement, vous amène 2 points. Mais quand c’est votre couleur que l’on retrouve, vous glanez 1 point en parallèle. Tandis que si vous quémandez un indice, vous n’obtiendrez qu’un point. Cet indice s’avérant UN mot de la part de la personne (que l’on connait grâce aux indications au dos des cartes) dont vous cherchez la couleur. Ce qui devrait vous guider vers des réminiscences de son histoire.
Conclusion
Au-delà de la finalité, nous faisant nous servir de notre mémoire pour sortir victorieuse/eux, Farben s’avère un formidable voyage, où l’imagination rend l’expérience infinie. Et généralement immensément drôle. En plus de s’ouvrir à tout le monde, y compris celles et ceux qui ne jouent jamais. Grâce également à sa simplicité et son efficacité, que l’on retrouve aussi dans le design de 101 Coding Und Design.