Dynasty Warriors ou Sengoku Musô comme l’appellent aussi bien les puristes que nos amis Nippons a réussi à se faire une certaine notoriété en Occident, et cela même si le concept n’a jamais beaucoup changé. Grosso modo, faire voler des centaines d’ennemis haut dans le ciel en un seul coup d’épée, puis enchaîner les attaques fantasmagoriques du genre 380 hits combo.
Le tout sur l’histoire des 3 royaumes réunissant les plus grand héros de cette fresque Chinoise, revue et corrigée à la sauce Japonaise. Ce concept mono-neuronale comme l’appelleront certains, était si diaboliquement grisant qu’on lui pardonnait aisément sa sale trogne. Avec Dynasty Warriors 9, le pari semblait beaucoup plus audacieux qu’à l’accoutumé. A savoir, amener le concept des Musô et de leurs batailles grande échelle dans un open world gigantesque.
Après une introduction explosive digne d’un générique de Saint Seiya on entre dans le vif du sujet avec la sélection d’un des célèbres clans (Wu, Shu, Wei et Jin) qui sont proposés, pour ensuite choisir l’un des nombreux personnages à disposition. Sélectionnez judicieusement car si vous voulez combattre avec un autre protagoniste vous devrez vous refarcir tout le chapitre, et vu la pauvreté de la narration sachez que ça n’en vaut vraiment pas la peine.
Pour combler ce problème chaque héros pourra s’équiper de n’importe qu’elle arme afin de varier un peu le gameplay. Sachant que vous disposerez toujours d’un arc en guise d’arme secondaire dont l’utilité est proche du néant. Mais cela reste contraignant de ne pas pouvoir changer de personnage aussi librement qu’auparavant, d’autant plus que vous débloquerez de nombreux protagonistes aussi célèbres que stylés au fil de votre aventure dans Dynasty Warriors 9.
Niveau histoire, pour expliquer cette fresque épique qu’est « Les 3 royaumes », le jeu fait dans le trop sobre avec très peu de cinématique et une mise en scène proche de zéro. On constate avec amertume que la série nous avait habituée à beaucoup mieux de ce coté là.
Même si la saga des Sengoku n’a jamais eu une gueule de porte bonheur, nous nous attendions tout de même à quelque chose qui ait au moins la tronche d’un jeu de fin de vie X360/PS3, surtout que les derniers screens de Koei Tecmo laissaient augurer du meilleur. Car à y regarder de prés, le huitième opus de Dynasty Warriors accusait sans doute beaucoup moins de tares techniques.
Ainsi, nonobstant ce que disent les écrans de chargement, vous n’admirerez pas de « magnifiques paysages » dans Dynasty Warriors 9, le titre remporte sans doute la palme du jeu le plus laid de sa génération (ne vous fiez pas aux superbes screenshots).
Hormis un design des personnages ainsi qu’une modélisation honnête, toute la technique est à pointer du doigt. Les textures sont baveuses et le clipping est aussi subtile et discret qu’un mammouth planqué derrière un caillou. Concrètement, les ennemis apparaissent à 20 mètres devant vous et les arbustes et autres éléments du décor passent du stade « extrêmement laid » à « juste laid ». Quant à l’aliasing, il est aussi omniprésent que sur votre bonne vieille PS2.
Alors OK, on a l’habitude avec la série des Dynasty Warriors, et tout cela aurait été pardonnable si seulement le framerate avait été aussi correct que dans les dernières productions d’Omega Force. Mais vous aurez juste l’impression de cligner 5 fois plus des yeux que d’habitude. Aux dernières nouvelles, les développeurs s’emploient à corriger ces désagréments à l’aide de plusieurs mises à jour, en faisant passer en priorité le taux d’images par seconde. Si seulement c’était le seul problème …
Pour vous déplacer rapidement sur la gigantesque Map, vous pourrez faire appel à votre cheval quelque soit l’endroit, puis au voyage rapide une fois l’endroit en question déjà visité. Cependant, le plus gros souci du dernier Koei Tecmo vient pourtant d’une bonne intention, rendre les déplacements à pieds sur l’immense terrain de jeu de Dynasty Warriors 9 plus simple, fluide et rapide à l’aide d’un grappin.
Mais en pleine bataille, le grappin vous permettra de vous hissez vers une toute autre dimension, celle du n’importe nawak. Autrement dit ou vous la jouez roleplay, vous défoncez des hordes d’ennemis afin de baisser le niveau maximum de votre cible. Vous déblayez un peu l’entrée de la forteresse et tuez à l’arc les soldats récalcitrants se trouvant au sommet des murs. Par cette occasion, vous permettrez à vos troupes d’avancer sous les flèches avec un bélier pour forcer les immenses portes de la forteresse abritant le seigneur ennemi à abattre.
Ou alors, deuxième option… vous courrez droit sur la forteresse en esquivant tous les ennemis et les laissez jouer avec la chair à canon, vous utilisez le grappin pour escalader ses murs, et foncer éclater le seigneur des lieux, ce qui ne devrait la plupart du temps pas poser de problème car même un ennemi avec 5 level de plus que vous ne représente quasiment aucun danger, vous gagnerez 20 bonnes minutes !
Vous combattez en pleine ville et êtes pris en embuscade, pas de soucis, le grappin est là. Accrochez vous au toit le plus proche et sautez de maison en maison jusqu’à atteindre votre cible…
Autrement dit l’idée du grappin rend le concept de possession de forteresse ennemie et plus globalement de stratégie (oui, oui il y a de la stratégie dans les Musô !) complètement obsolète. Le pire c’est le nombre de bonnes idées perdant tous leurs sens, comme la possibilité de grimper dans la forteresse et ouvrir les portes de l’intérieur. Cela permet à vos troupes de s’infiltrer dans le cas où celle portant le bélier aurait été évincée sous les flèches. Mais le mauvais équilibrage de la difficulté rend le tout trop facile.
La bonne nouvelle de Dynasty Warriors 9 est que le système de combat a été légèrement revu, grâce avec des raccourcis d’attaques spéciales sur les boutons de tranche qui viennent prendre la priorité pendant le combo lancé, cela permet d’avoir une plus grande maîtrise de ses attaques, et d’avoir moins l’impression de bourriner la touche X tout en plaçant une fois de temps à autres la touche Y.
Ainsi avec une bonne maîtrise des touches de raccourcis vous pourrez éjecter les ennemis très facilement avec une attaque pour les reprendre de voler et enfin les projeter au sol. Il est évidemment toujours possible de balancer une grosse furie dés que la jauge en question est bien remplie.
Les ennemis ayant bien plus de répondant que dans les autres épisodes, ils attaquent et défendent fréquemment, mais vous aurez la possibilité de contrer leurs attaques lorsque le bouton Y apparaîtra au dessus de leur tête (Batman Arkham Style), et cela même si l’ennemi se trouve à 20 mètres de vous. Ce fameux bouton Y sera également le moyen d’envoyer à la tronche des ennemis des attaques fatales. Car même si ces derniers attaquent plus souvent, le jeu conserve sa trop grande facilité.
Le dernier Musô se targuant d’être un open world, il fallait bien du craft pas trop mal fichu histoire d’enrichir un peu la recherche d’éléments sur l’immense aire de jeu. Certains PNJ comme les forgerons ou les marchands vous permettront de fabriquer de nouvelles armes et objets, mais également des gemmes que vous pourrez intégrer à vos attaques spéciales situé sur les tranche de raccourcis. Ces gemmes donneront certains attributs (feu, glace, +10 en attaque, etc) à vos attaques.
Comme à l’accoutumé la durée de vie de ce Dynasty Warriors 9 est colossale, les villes et hameaux répartis sur l’immense map ne seront souvent que des prétextes pour recueillir de nombreuses missions annexes dont le but sera la plupart du temps de dérouiller tout un bataillon ou encore de rapporter certains objets utiles au craft grâce à la cueillette ou la chasse.
Conclusion
Il serait injuste de condamner Dynasty Warriors 9 aussi facilement. La réalité est tout autre, la série des Sengoku n’a jamais eu la prétention d’être autre chose qu’un immense défouloir, où faire voler tout un bataillon comme des fétus de paille n’a jamais été aussi drôle et grisant à la fois, où la sensation de puissance que l’on a est sans pareil. Le 1 Versus 100 c’est Dynasty et c’est tout, bref, un gigantesque bordel orgasmique signé Omega Force et cela nous suffisait…
Mais les développeurs n’ont pu s’empêcher de faire de nombreuses promesses, dont la plupart avait pour but de hisser dans la cour des grands une série qui jusque là appartenait au statut de jeu nanardesque, mais qu’on aime d’amour. Mettant au final de coté, presque tout ce qui avait fait le succès de la saga.
« Quand la chine s’éveillera… le monde tremblera », c’est en tout cas ce que disait Napoléon 1er, malheureusement le monde est encore loin de trembler, du moins pas avant quelques patch correctifs. Et même si le grappin reste un problème de taille, accordez une petite chance au dernier bébé de Koei Tecmo, car il demeure une chose dans ce Dynasty Warriors 9 qu’on ne peut lui soustraire, réussir à vous rendre la bonne humeur et à passer vos nerfs lorsque la journée s’est mal passée, et cela, peu de jeux peuvent s’en targuer.
[amazon_link asins=’B0764HPLJQ,B0757PFSYZ’ template=’ProductCarousel’ store=’geek0a16-21′ marketplace=’FR’ link_id=’ab96aacc-3038-11e8-ae3d-2b29a0999abd’]
(ATTENTION ! Les screenshots présents dans le test viennent directement du site de Koei Tecmo Europe et ne correspondent pas réellement à la qualité graphique du jeu)
Plus :
- Les combats toujours aussi jouissifs
- Les musiques dépotent pas mal
- Les ennemis ont un peu plus de répondant qu’avant
- D’excellentes idées de gameplay
- Version française et voix japonaise
Moins :
- Le grappin : l’antithèse du jeu
- Très peu de cinématique et mise en scène proche de zéro
- Concept répétitif par nature
- Le framerate qui pique les yeux
Note : 3/5