Test du jeu de société Debtzilla

Pour leur jeu parodiant les super héroïnes et héros, ainsi que la finance, Xeo Lye et Capital Gains Studio ont su contourner le besoin de sous et non en détourner. Ceci via un Kickstarter, dont la réussite nous permet désormais de traiter de Debtzilla.

Debtzilla

Quitte à prendre de manière humoristique divers sujets de société, tout en faisant réfléchir sur ceux-ci, autant y aller à fond. Voilà ce que l’on ressent au sein du monde dans lequel on évolue durant Debtzilla. Car si dans la réalité on connait les républiques bananières, ici il s’agit carrément de la Banana Republic. Finalement le synopsis nous décrit une ambiance très réaliste, puisque l’on y retrouve un gouvernement aussi incompétent que corrompu.

Cette nation a besoin de sauveuses/eurs, mais pas n’importe lesquel(le)s. Car dans cet univers où les véritables monstres sont ceux escroquant d’honnêtes citoyen(ne)s, il s’agit de combattre cette menace avec des super héroïnes et super héros. Mais surtout, des gens de tous les jours lorsqu’elles/ils ne luttent pas directement contre ces coups-fourrés. Puisqu’au quotidien, celles et ceux-ci devront bosser, payer leurs factures et notamment leur équipement. Mais justement, attention à ne pas trop dépenser, car le boss des vilains, Debtzilla, s’en nourrit. Il s’agit donc de ne pas faire n’importe quoi. D’ailleurs comme le veut l’adage, un grand pouvoir implique de grandes dettes.

Debtzilla

Prévu pour 2 à 4 participant(e)s, chacun(e) détermine sa/son protagoniste, parmi les 6 proposé(e)s. Toutes et tous possédant des capacités différentes. Pouvoir jouer un dé supplémentaire, réduire le coût d’un objet, contrer en partie une arnaque à un(e) citoyen(ne)… Sans s’attarder sur la mise en place, sachez que tout le monde a droit à 10 cartes en début de tour. Comprenant biens, économies et cartes de crédit. Une fois tout préparé, on passera à la première phase, celle du travail. Notre deck nous sert à placer et emprunter stratégiquement, afin de glaner un maximum de deniers. Par exemple, l’on peut tomber sur des cartes permettant de louer un logement. Utile pour obtenir une rente de manière continue. Mais parfois rien de tel n’arrive et l’on se sent obligé de contracter une dette, afin d’être prêt(e) face aux méchants qui nous attendent.

Une fois cette étape franchie, l’on passe à la caisse. Car avant d’affronter Debtzilla et ses sbires, il est primordial de s’équiper. On retrouve ainsi divers gadgets à acquérir. Pouvant ajouter une valeur au résultat à venir d’un dé, en jouer un de plus ou encore en retourner un et se servir du chiffre à l’arrière. Mais évidemment on n’a pas tout ce que l’on désire, quand on le veut. Le hasard du tirage de ces atouts mis sur le marché, offre du piment.

Puis l’on passe à l’action. Les mécréants détiennent une valeur chiffrée, qu’il faut atteindre par le lancer de ses 2 dés. Voire davantage si un gadget ou l’utilisation de son habileté est enclenchée. Tout comme il est possible d’engager l’un(e) des autres héroïnes/héros, amenant son propre dé. Néanmoins tout à un coût. Vraiment les sidekicks ne sont plus ce qu’elles/ils étaient. Si l’on n’arrive à atteindre le résultat demandé par l’adversaire visé, on peut toujours laisser un des dés jetés sur lui. De quoi bénéficier d’un certain capital, en vue de la manche suivante.

Les escrocs vaincus iront en prison, tandis que ceux toujours en place s’en prendront à nos concitoyen(ne)s. Ces dernières/iers possédant des richesses de différents niveaux. Permettant de tenir plus ou moins longtemps face à l’arnaqueur en face d’elle/de lui. Il faudra donc réussir à venir à bout ces fléaux et de Debtzilla, avant qu’eux ne mettent sur la paille toutes et tous les habitant(e)s.

Debtzilla

L’univers de Debtzilla se montrant particulièrement parodique, cette identité n’en est que plus intense grâce à son ambiance visuelle. Hyper colorée et à la patte rigolote dans le design des personnages signé Alan Bay et Andy Choo. Ce à quoi s’ajoutent les références. Plus ou moins efficaces, selon votre sensibilité à l’utilisation de tels clins d’œil. Parfois de manière prononcée, parfois moins. Les illustrations des gadgets, créatures, ainsi que super héroïnes/héros sont ainsi très amusantes et accrocheuses. Dommage que l’on ne retrouve pas de figurines pour ces dernières/iers. Même de simples dessins cartonnés à enfoncer dans un support.

Debtzilla

On a droit à la place à 5 pions en bois, le classique meeple. Mais l’on chipote, tant quasi aucun jeu ne propose malheureusement cela. Au-delà cet aspect, on a droit à des plateaux, cartes, marqueurs et dés claquant aussi au niveau des couleurs et de top qualité concernant le matériel.

 

Conclusion

Très drôle dans la manière de traiter des univers pouvant sembler éloignés, Debtzilla délivre également des mécaniques variées. De quoi subtilement mêler deckbuilding et jeu de dés, dans un ton parodique.