Test de Yakuza: Like a Dragon (Xbox One)

Maintenant que la franchise Yakuza est bien installée, l’on verrait sans mal des tonnes d’épisodes arriver, sans bouger d’un iota. Au contraire, le Ryu Ga Gotoku Studio et SEGA ont décidé de prendre autant de risques que leurs personnages, avec Yakuza: Like a Dragon !

Yakuza: Like a Dragon

Yokohama Marinos Malfrats

Pour commencer, l’on déménage du côté de Yokohama. Permettant d’offrir de nouveaux environnements et par conséquent d’innovantes activités, ambiances… Un changement bienvenu sur le papier et qui se confirme manette en main, par le soin apporté à la création de cet univers. Toutefois si la nostalgie vous tient, Kamurocho sera au rendez-vous. En débarquant à Yokohama, l’on retrouvera évidemment des divertissements similaires à ce que l’on peut déjà connaître. On serait triste s’il n’y avait pas un karaoké dans le coin.

Et si l’on a également droit à toutes ces attractions que l’on déniche réellement de manière assez simple en ville au Japon, à l’instar des cages de baseball, l’on découvre désormais notamment de celles qui se sont imposées ces dernières années. Et que le monde entier a eu l’occasion de voir, si bien qu’elles sont devenues typiques. Avec en tête, les courses de kart citadines. Avec de véritables évènements touristiques mis en place dans la réalité depuis quelques années, grâce au succès retentissant des premières tentatives, qui faisaient référence à un certain jeu vidéo.

Qui plus est, un défi supplémentaire l’agrémente ici, via un classement en ligne. Et en évoquant le clin d’œil à une célèbre licence vidéo-ludique, l’on pourra justement jouir de cultes du JV dans les salles d’arcades. Du moins ancien avec Virtua Fighter 5: Final Showdown, du plus rétro en compagnie de Space Harrier, Super Hang-On, Out Run et Fantasy Zone. Et enfin celui entre les 2, le meilleur jeu de baston de l’histoire (ndla : tout du moins le mien) : Virtua Fighter 2 ! L’on a presque envie de dire qu’il justifie à lui seul l’achat de Yakuza: Like a Dragon. D’ailleurs, l’on attend toujours l’arrivée de Yakuza sur SEGA Saturn… L’atmosphère se ressent parallèlement au travers de visuels toujours plus sublimes. Et une bande-son de haute voltige. Tant par ses musiques, que les doublages. Ces derniers essentiels chez la saga, qui s’applique à nous plonger dans un film de grande qualité lors des séquences scénarisées à suivre.

Yakuza: Like a Dragon

The outsiders

Le changement continue, en laissant Kazuma Kiryu, pour incarner Ichiban Kasuga. Moins écorché vif, en tout cas pour l’instant, mais pas moins trahi pour autant. Sans trop en dévoiler ici, étant donné que comme à l’accoutumée vous aurez droit à une grande introduction via des cinématiques. Et que le scénario dans son ensemble, s’avèrera profond et que l’on joue avec plaisir, afin d’en découvrir la suite.

Cela perdurera pour les cinématiques narratives, tout au long de l’aventure certes, mais déjà dans la foulée de la mise en abîme de base. Ainsi, l’on découvre notre personnage, lâché par son clan de yakuzas. Lui qui sort de 18 ans de prison, pour un crime non de son fait. Mais qu’il décida d’assumer, à la demande du patriarche Masumi Arakawa, qu’il estime au plus haut point. Tant d’années après, beaucoup de choses ont changé. Mais notre héros  » normal « , désirera s’assurer de la vérité. Ne pouvant croire que l’homme pour qui il s’est sacrifié, est derrière la chute du clan Tojo.

Vous venez de remarquer le  » normal  » associé à notre personnage principal. En effet, il s’avère moins poussé dans la folie démentielle que Kazuma. Attention, du déjanté vous y aurez droit. L’on évoque plutôt l’identité propre du personnage. Au même titre que ses anciens potes, qu’il tentera de rassembler en vue d’accomplir son but. Des petites frappes ayant évolué dans la vie réelle. Et si chaque membre s’avère tout de même haut en couleur, le tout se mêle à ce réalisme pris de plein fouet. Une alchimie aussi touchante, que décapante.

Pour perdurer dans l’évolution de la saga, Yakuza: Like a Dragon frappe encore plus fort en changeant diamétralement son système de combats. Finie la bagarre pleinement action. Qui si elle s’avère rigolote par les éléments de décors et évolutives, risque la répétitivité d’épisode en épisode. Néanmoins, beaucoup y venaient pour cela, privilégiant le beat’em up. Désormais, l’on passe à du tour par tour, renforçant l’identité jeu de rôle. Que d’ailleurs Ichiban met lui pleinement en avant avec sa bande, avec ses comparaisons. L’on devra donc déterminer notre action, en vue de s’en prendre aux multiples personnages. Qui évidemment nous ferons souvent face en nombre. Rares sont ceux osant nous affronter en solo.

Toutefois, la licence ne perd pas son dynamisme. Les mouvements des opposants, les déplacements durant ces batailles… L’on ne passe pas du tout déjanté, à du statique qui aurait pu perdre une partie du public, tout en amenant une autre certes. Car finalement, il n’y a pas une approche meilleure, elles s’avèrent simplement différentes. Mais évidemment, cette nouvelle tendance insuffle une dose stratégique plus présente. Là où l’ancienne demandait davantage de réflexes. Les mouvements de nos rivaux s’avèreront d’ailleurs très piégeux et il s’agira de prendre le coup de main, pour savoir que l’un se mouvant, vous empêchera potentiellement de cibler qui vous souhaitez.

Le mobilier urbain et tout autre ustensile, seront également présents sur le terrain et l’on aura toujours l’opportunité de les attraper pour s’en servir. Tandis que le menu fretin et les boss sont à nouveau foncièrement différents dans l’approche à adopter pour les vaincre. Ces derniers auront eux leurs faiblesses qu’il s’agira d’analyser, pour enfin les battre. Et en tant que RPG, évidemment l’on retrouve cette identité des points faibles par rapport à tel ou tel élément.

Pleinement une spécificité rôliste, l’on retrouve aussi des altérations d’état. Sans omettre l’emploi d’objets, notamment pour se requinquer. Comme auparavant, mais non au sein d’une tension en temps réel. Autre important atout, les actions à plusieurs, pour des combinaisons plus puissantes. En outre, l’on retrouve tout un aspect progression, mais à l’époque de l’action, Yakuza possédait déjà une certaine profondeur dans cette teinte rôliste.

Yakuza: Like a Dragon

Why don’t you get a job?

Autre aspect typique des JDR, l’arrivée des métiers dans Yakuza: Like a Dragon. Si Chef et Idol se sont déjà vus dans des role playing games, vous constaterez que leur apport saura se fondre dans la série, pour qu’il en découle quelque chose de jamais croisé. Les autres jobs, déjà originaux, sauront parfois rien que par leur nom vous amuser. On vous laissera le plaisir de les découvrir. Sachez en revanche que bénéficier d’untel ou un autre pour les unités de votre escadron, délivrera des techniques propres à chacune de ces  » classes « . Et forcément l’on est chez Yakuza, par conséquent elles s’avèrent aussi démentes, qu’hilarantes.

Une facette plus généralement au menu également dans des JDR, est profondément inscrite dans l’expérience, à savoir les liens entre les ami(e)s. En effectuant des activités ensemble, nos liens se noueront davantage. Et parmi la profondeur des relations, l’on glanera aussi l’ouverture vers moult quêtes annexes.

Yakuza: Like a Dragon

Conclusion

La saveur Yakuza s’avère bel et bien en place sur les divers fronts, tout en effectuant un virage à 180 degrés dans la forme. Prouvant que le nom d’une marque, ne signifie qu’elle doit rester ancrée dans son genre de départ. Gageons que cela soit compris par tout le monde pour Yakuza: Like a Dragon, ce qui s’avère rarement le cas. Et que l’on n’entende de :  » Ce n’est pas un vrai Yakuza « . La phase typique de quiconque ne saisit pas ce qu’est l’essence d’une œuvre.

Note : 4/5