Adaptation B.D. par Danica Novgorodoff du roman de Jason Reynolds, traduite par Insa Sané, Long Way Down (Éditions Milan), la violence des banlieues est mise en lumière avec émotion, au sein d’une histoire finalement presque banale dans un milieu où tout est rude. Et duquel on ne pense jamais pouvoir se sortir, tant on est mis.e à l’écart par les gens et structures d’ailleurs.
Néanmoins dans le quartier de Will, à l’instar de beaucoup d’autres très difficiles, on espère souvent gravir l’échelle sociale honnêtement. Particulièrement grâce au sport. C’est ainsi que l’on découvrira les lieux, en voyant leurs rêves de basketball. Sport N1 dans de telles situations ! Tant il simple de jouer, avec des playgrounds, des aires de jeu, un peu partout. Même s’il faut y faire sa place. Finalement, comme dans sa rue, comme dans un gang ! Un besoin de prouver, dont est probablement victime Shawn, le frère de notre jeune héros.
En tout cas, c’est la solution en laquelle il croit, après avoir vu son frère assassiné sur place. Malgré sa jeunesse, l’ayant laissé assez loin de ces histoires, qu’il pouvait voir, entendre, mais pas directement y participer, il décide de répondre aux règles. Celles apprises via son frangin.
Elles se résument à un trio, quand une personne trépasse : ne pas pleurer, ne pas balancer et se venger. Tandis que leur mère déprime, elle déjà en proie à des problèmes de santé la rongeant au sens propre, il prend le flingue que cachait son grand frère. Pour se faire justice selon lui et cet ultime code.
Cependant, durant le voyage en ascenseur le menant vers son coupable désigné, les fantômes de sa vie et même davantage, jalonneront son parcours. Lui racontant leurs histoires. Le poussant à réfléchir sur ce potentiel geste futur, répondant à la violence par la violence…Décidera-t-il d’enrayer ce maudit système ? Ou laissera-t-il le pistolet potentiellement s’enrayer, devant son suspect qu’il condamne déjà ?
Conclusion
D’une horreur (malheureusement pour notre monde) réaliste, Long Way Down tire le constat d’une société si codifiée, qu’elle ne cherche plus à s’en sortir. Répondant à la violence par la violence. La ,progressive descente (aux enfers ?) de Will, émouvante, suffira-t-elle à lui faire tourner le dos à ces erreurs ? Et à l’ouvrage d’impacter de même dans la réalité ?