Retourner dans Le Paris des Merveilles de Pierre Pevel, suscite toujours l’envie, peu importe le support, entre les bandes dessinées chez Drakoo et les romans du côté de Bragelonne. Cette fois place à une B.D., avec Étienne Willem (scénario et dessin), Pierre Pevel (dialogues) et Tanja Wenisch (couleur), pour Le Paris des merveilles T1 Les enchantements d’Ambremer.
Une enquête n’est jamais simple dans cet univers où les passerelles entre le Paris de 1909 et l’OutreMonde, sont particulièrement ouvertes. Se côtoyant dans la cité parisienne, la plupart des personnes originaires de l’un ou l’autre de ces univers, ne font pourtant de vagues. Au contraire même, la cohabitation se passe souvent très bien. Tandis que la teinte de mystique insufflée, ne dérange outre mesure. Et au contraire crée de nouveaux intérêts.
Si certaines personnes, hautement placées comme Louis Denizart Hippolyte Griffont, emploient leurs capacités surnaturelles à bon escient, il n’en va de même pour tout le monde. Le mage se retrouve ainsi à enquêter sur un homme usant de magie, voire d’un objet enchanté. Évidemment à des fins pas vraiment honnêtes, en l’occurrence : tricher aux cartes pour en tirer de forts bénéfices. On suivra ainsi son enquête. Qui se révèlera en devenir plusieurs. La disparition d’un vendeur, trafiquant apparemment des choses pas très nettes, l’entraînera dans une trouble histoire. Où la terreur de puissantes forces maléfiques paraissent engagées.
Malgré cette menace et des moments dramatiques, l’ouvrage n’en oubliera l’humour de la franchise. Avec toujours cette pointe de légèreté et de personnages au phrasé très enlevé. Le duo entre l’enquêteur et Griffont, fonctionnera d’ailleurs très bien en ce sens. Tout comme la personnalité de l’insaisissable voleuse dont on ne saurait dire le nom. Tellement elle en a. Au moins autant que de fonctions plus ou moins professionnelles et de ressources sur le terrain. Et il en faudra, car l’action sera également au-rendez-vous. Avec le plaisir d’y croiser des gargouilles !
Flâner à travers le Paris des Merveilles, s’avère toujours un moment spécial. Au cours duquel on scrute chaque détail. Ce mélange de la réalité telle que nous la connaissons, enfin celle propre au début début du 20ème siècle, baignant dans une alchimie avec un monde de fantasy, offre des détails spécifiques ici et là. Qu’ils nous régalent artistiquement ou soient drôles, voire les 2 simultanément. Un superbe voyage visuel, guidé par Étienne Willem.
Conclusion
L’amalgame habituel des mystères et problèmes de la saga, ne laisse Le Paris des merveilles T1 Les enchantements d’Ambremer couper à cette règle. Idem concernant son effréné rythme. Car même quand une enquête prend un petit moment calme, un rebondissement se déploie comme les membres d’un chat ailé.