Chronique bande dessinée Le Sarcophage des âmes

Certain.e.s pratiquent la chasse aux sorcières, d’autres la traque aux livres les évoquant. Possible qu’au fond du chaudron de Serge Le Tendre (scénariste), Patrick Boutin-Gagné (dessinateur) et Alessia Nocera (coloriste), vous trouviez de quoi vous satisfaire avec Le Sarcophage des âmes (Drakoo).

Dans la ville de Shaalem à la fin du XIXème siècle, bien des gens ne semblent apprécier la sorcellerie. Et en accuser qui que ce soit, peut s’avérer un bon moyen de vengeance, tant on risque gros à la pratiquer. Olivia est une veuve déjà assaillie de médisances. Comme quoi elle aurait ensorcelé son désormais défunt mari, haut personnage de la société. Cependant, maintenant qu’il n’est plus, les monstres bien humains dont l’unique potion magique consiste en des breuvages alcoolisés, s’en prennent à elle dans sa demeure.

Les flammes ont rongé la bâtisse, alors que la bande de malandrins avait décidé d’en découdre. Désormais portée aux nues car, selon les dires d’un des poivrots, des flammes auraient jailli de ses mains elle s’évapore dans la nature. Disparue pour la justice, sa fille se voit confiée à l’épouse du juge, Miss Ruth Taylor. Et non à la fidèle amie de sa mère, distinguée et amusante gérante d’une maison close. Amusante notamment lorsqu’elle cite certains personnages distingués, ne serait-ce que par les corps de métier, adeptes de son lieu de travail. Lui permettant d’avoir systématiquement une stratégie pour se dépêtrer d’une situation. Même quand finalement cela ne suffit pas, comme pour l’instant ici.

En parallèle, on découvre de troubles agissements pour ramener à la vie une maléfique entité. Et en ces temps où les puissantes personnes semblent se raréfier, user de la petite pour faire tomber dans un traquenard sa maman, potentiellement sorcière, paraît une bonne astuce… Mais si les histoires de famille sont fortes, on découvrira que celles d’amitié le sont tout autant dans cette B.D. !

On ressortira avec une histoire complète, néanmoins un léger signe indique une possible suite. Sûrement en cas de succès. Ce qui permettrait de se régaler davantage des flippantes œuvres de Patrick Boutin-Gagné, aux tons renforcés par Alessia Nocera.

Conclusion

Le Sarcophage des âmes nous démontrera certes la force de pouvoirs magiques. Pourtant, c’est bien celle des sentiments que la bande dessinée mettra plus encore en exergue, pour nous faire vibrer.