Chronique jeu vidéo Lord of the Rings – Gollum

Franchise inspirant officieusement énormément, mais également source de quantité de sorties officielles, dont en jeu vidéo, Le Seigneur des Anneaux revient avec l’un de ses plus précieux (anti-)héros. Lord of the Rings – Gollum (Daedalic Entertainment / Nacon) mettant en scène ce dernier sur PS5, PlayStation 4, Xbox Series X|S, Xbox One, PC et prochainement Nintendo Switch.

Lord of the Rings - Gollum

Le jeu vidéo ce n’est pas du cinéma

Coupons immédiatement court aux futures, et on en trouve déjà probablement des actuelles, critiques portant sur le scénario. On doute sans mal que beaucoup plus de personnes ont vu les films de Peter Jackson, que lu les ouvrages de J.R.R. Tolkien. Si vous êtes uniquement dans le premier cas, ne vous fiez donc à ces longs-métrages. Avec, comme pour toute adaptation, des différences nettes et coupes franches, par rapport à l’œuvre originelle.

Les livres s’avèrent ainsi l’influence de Lord of the Rings – Gollum, en reprenant son univers, sa temporalité, ses rencontres… Tout en y incluant de nouveaux éléments, dont des protagonistes importants, en nous contant l’histoire de la vedette de ce périple. Se déroulant d’ailleurs en amont des évènements de la saga Le Seigneur des Anneaux, où Gollum recherche l’anneau emporté par Bilbo. Mais il n’a vraiment pas de bol, avec sa fâcheuse tendance à se faire capturer et torturer.

Lord of the Rings - Gollum

2 personnalités 2 ambiances

En optant pour Gollum, forcément le système de jeu allait s’en faire ressentir. L’action étant présente, mais évidemment on n’est pas archer ou chevalier, ni même un mage enchaînant les sorts. Ce n’est pas pour autant qu’on ne dispose pas de capacités pour venir à bout de l’adversité. Surtout que notre versatile personnage, a hâte d’éliminer les ennemi.e.s en tant que Gollum. Sous sa facette Sméagol, sa fourberie s’avère bien différente.

Cette double identité se trouve retranscrite à travers la touche narrative. Car de décisions à prendre, découleront une incidence sur son caractère et le jeu. Atout intéressant, pas non plus poussé au point des point’n’click de Daedelic. Conséquence de la volonté de ne s’articuler totalement sur cette facette. Et plutôt de l’associer à une jouabilité d’infiltration / plateforme, avec de bons éléments et d’autres pas ajustés.

Principalement au niveau de la plateforme, idée qui sied comme il se doit à Gollum. Ce dernier restant un impressionnant acrobate de par son vécu. Capable de sauts lointains dans tous les sens avec aisance, de s’accrocher partout, se faufiler, courir sur les murs… Une variété plaisante, manquant malheureusement d’une certaine précision.

Pas catastrophique, même si assurément l’habitude de la trop grande facilité de ce genre de jeux d’action / plateforme grand public, va décontenancer la plupart des joueuses et joueurs. N’ayant plus la force d’apprendre des sensibilités de gameplay et préférant arguer que c’est nul, au lieu de perdurer. Avec une telle mentalité, toutes les cartouches 8 et 16 bits, sans même parler de l’arcade, sont des ignominies. Il n’est donc pas complètement au point, ce qui ne devrait être le cas. Sans non plus devenir injouable. En revanche au niveau infiltration, rien de folichon.

Lord of the Rings - Gollum

Bugollum

La grosse fâcherie vient évidemment des bugs en tout genre, très fréquents. Même quand un studio a très bien bossé pour les dénicher et les régler, on peut en découvrir par des biais incongrus chez a priori tous les logiciels. Sauf qu’ici, pas besoin d’un enchaînement surprenant de manipulations. Et on ne peut sortir une œuvre dans cet état. Même en cas de patches, que tout le monde n’aura la possibilité d’aisément récupérer. Espérant que le téléchargement du jeu se suffira à lui-même.

Avec au niveau scénaristique, un vrai soin apporté pour respecter l’univers établi, l’habillage sonore via les musiques de Jun Broome, colle au mieux à celui-ci. On a par ailleurs droit à de très bons doublages en anglais et aux sous-titres français.

Si la direction artistique délivre d’intrigants environnements plaisants, le design des personnages est lui en retrait. Tandis que techniquement, le studio ne bénéficie d’un budget équivalent aux grosses productions, pas forcément intéressantes pour autant. Tout dépend ensuite de votre mentalité par rapport au médium. Cherchez-vous uniquement une course à la technologie ou non ?

Lord of the Rings - Gollum

Conclusion

De bonnes idées, avec un jeu ne misant pas sur une banale identité de beat’em all. Mais de la plateforme infiltration, collant à la fragilité du héros. Gagnant parallèlement beaucoup au niveau de l’histoire de LOTR. Malheureusement, trop d’imprécisions et pléthore de bugs gâchent grandement Lord of the Rings – Gollum.