Garnissant la gamme Mon encyclo illustrée de Bayard, La grande histoire de la musique s’avère un album, livre et non un disque mais le jeu de mots est tentant, où Hélène Cao et Arnaud Merlin se lancent dans la dure tâche de parler musique, sans en entendre. En revanche, on aura droit au visuel, avec les dessins de Mathieu de Muizon.
Pour voyager et apprendre dans cette aussi longue, qu’incroyable aventure que s’avère l’évolution de la musique à travers les âges, les duettistes derrière l’œuvre la découpent en 6 pans principaux. Tout d’abord, on suit son avancée de la Préhistoire jusqu’au XIXe siècle. Soit plus ou moins d’informations à travers ces époques. Particulièrement la Préhistoire, où entre découvertes archéologiques et spéculations, dur d’en savoir davantage. Car curieusement, on n’a encore jamais trouvé de K7 ou enregistrements numériques de ces temps anciens… On découvre ainsi les premiers instruments, les ressources de fabrication… Passera par la Grèce Antique, avancera vers le Moyen-Âge et ses préférences. Particulièrement de la « Haute » et plus encore quand on s’approche du XIXe. Là où dans les troquets, la musique classique de l’Europe Baroque et plus tard du microcosme viennois, s’avérait moins présente que les gais troubadours.
On nous y dévoile les genres, les origines, des dates précises, certain.e.s artistes marquant.e.s… En débordant du 19ème siècle, par une évocation jusqu’à la seconde guerre mondiale. Ce périple achevé, on retourne en 1900, pour progressivement rejoindre 2020, avec moult courants. Complètement ancrés dans l’évolution de la société, d’autant plus en démarrant par le jazz et le blues. Car si les nouvelles musiques gagnant en popularité sont systématiquement mal perçues, l’opposition conservatrice était là d’un autre acabit. En découleront le funk, la soul et le rhythm and blues originel. Et non ce qui est désormais annoncé comme du r’n’b. Avant que le rock ne perdure dans les sons, voire messages profonds et contestataires. Alors que la pop qui suivra prendra parfois ce chemin. Mais deviendra surtout l’entêtante marotte du public.
Nous faisant naturellement glisser vers les textes et airs qu’on retient. Car La grande histoire de la musique apprécie aborder chaque détail. Donner des clefs sur les lieux d’écoute, les enregistrements… L’ouvrage est exhaustif sur tous les plans. Au-delà des sonorités dont il nous fait part et leur périple. Celles-ci s’approfondissant avec le rap, les comédies musicales et la musique classique de demain. Passage qu’on apprécie grandement. Tant quand les gens parlent de classique, elles et ils n’ont tendance à avoir que Vienne à la bouche. Alors que des artistes contemporain.e.s ne sont pas en reste et y sont cité.e.s.
Pour jouer de la musique, les instruments sont utiles. D’ailleurs avec ce bouquin, les adeptes d’électro ne seront pas à la fête ou plus précisément à la rave. On découvre les divers types d’orchestres, les familles d’instruments… Une catégorie formidable pour Mathieu de Muizon. Dont les dessins se permettent une plus ample fantaisie. Avec de cocasses saynètes sur le piano, l’accordéon ou encore des instruments étonnants comme le serpent.
Pour partager un spectacle, il s’agit d’un véritable ensemble. Quel plaisir alors de voir disséquées les coulisses et la scène. Et même dans l’ultime partie, différents métiers touchant à la musique (ndla : dont certains des miens, ce qui forcément touche). Toutefois entretemps, place à l’opéra. Ce n’est pas du gâteau de l’évoquer tant il n’est évidemment pas le plus connu des genres du grand public. Et encore moins de la jeunesse, bien que le livre s’adresse finalement à quiconque. On nous y évoquera de fameux opéras, les styles vocaux… Et en parlant de voix, on bénéficie d’informations sur sa fabrication, comment chanter juste… Avec des précisions entre biologie et art.
D’autres sonorités se souligneront par un voyage autour du monde. Avec un coup de projecteur sur des musiques traditionnelles et au-delà, à l’instar du reggae en Jamaïque. Et si vous comptez jamer avec nous ou simplement comprendre certains termes, des mots de la musique seront expliqués de manière facile à assimiler.
Conclusion
Immensément fournie sur tous les plans, Mon encyclo illustrée de Bayard – La grande histoire de la musique, s’avère aussi utile d’un point de vue historique, que par son ouverture à une richesse culturelle. Un bon moyen pour pousser les personnes à ne pas rester coincées dans les mêmes musiques pour de mauvaises raisons.