Les problèmes sont nombreux à Houston chez les Bad girls (collection Page Turners des Éditions Milan) décrites par Jennifer Mathieu, via la traduction d’Anath Riveline. Une histoire d’amitié et d’inimitié, sur fond de polar, à l’âge phare de l’affirmation de soi. Même si ça, c’est toute la vie qu’on tente de le faire.
Une vie d’ailleurs pas facile pour Evie et ses 3 principales amies, Juanita, Sunny et Connie, la meneuse écorchée vive, ou encore le frère de cette dernière : Johnny. Un quatuor se la jouant rebelle, voire l’étant réellement. Mais se donner un genre de façade semble primordial, dans les bas-fonds de la ville. Chacune vient d’une famille en difficulté sociale et aux errances plus ou moins troubles. Celle de notre héroïne ne semble pas foncièrement mauvaise vue de loin. Elle est juste victime de cette société qui ne voit que par l’argent. Là où ce clan n’en gagne que peu. Bien que sa mère trime. Tandis que sa sœur vit sur la base de son militaire d’époux précipité. Cependant, on apprendra progressivement que la grand-mère n’est pas forcément très humaine dans ses idéaux. Au milieu de ce Texas de 1964, dans une Amérique où des écoles commencent à peine à voir des noir.e.s se mêler aux caucasien.ne.s.
Ce qui n’est le cas de leur établissement ! N’empêchant le racisme envers la communauté mexicaine, dont fait partie Juanita. La xénophobie des classes sociales est elle évidemment tout aussi présente. Particulièrement lors des sorties de notre quatuor et autres jeunes du coin, où ont tendance à venir les riches de River Oaks. Un besoin de s’encanailler dans les coins crasseux avec la populace ? Les esprits s’y échauffent constamment. Mais un soir, ce cap dégénérera. Evelyn, de son réel prénom, sera agressée par un de ces types de la haute. Heureusement une nouvelle de son école, Diane, la sauvera, pas sans de fortes conséquences.
Néanmoins cette dernière, ne fait pas l’unanimité avec son côté plus guindée. Venant elle-même des quartiers huppés. Derrière ce changement de vie chez elle, se dissimulent plusieurs secrets. Dont on arrivera à reconstituer le puzzle sur certaines pièces, tout en se laissant prendre par d’autres rebondissements. Ceux-ci s’amalgameront continuellement à d’autres situations, auxquelles nos personnages se réfèreront. Spécifiquement notre narratrice Evie. Ce désormais duo de nouvelles amies, partagent désormais un terrible secret, sur l’issue de l’agression. Le suspense concernant l’enquête laissant continuellement se demander si elles craqueront. Surtout qu’un innocent, et pas n’importe lequel, risquera gros à leur place.
Conclusion
Énormément de sujets sociétaux importants, voire graves, se bousculent au cours de Bad girls. On pourrait presque ajouter que, malheureusement, leur écho reste tout aussi présent aujourd’hui. Malgré l’évolution de lois, à défaut des êtres, toutefois certaines ont depuis régressé. Rendant l’impact de l’ouvrage encore plus puissant, tout au long de ce roman d’amitié qui commence mal.