Critique du roman Mytho – Héra Ballon d’or de l’Olympe

Parmi nos grandes découvertes littéraires l’an dernier, il y eut la série Mytho, du combo d’autrices Fanny Gordon. Excellente nouvelle, la série est de retour chez Slalom. Avec une nouvelle héroïne bien sûr, pour Mytho – Héra Ballon d’or de l’Olympe.

Mytho - Héra Ballon d'or de l'Olympe

Désormais, les déesses et dieux de la mythologie grecque se penchent plus que jamais sur la vie terrestre. Si bien qu’il devient presque commun de s’intéresser à leur nouvel opium, le foot, mais aussi de descendre plus aisément sur la Planète Bleue. Enfin avec un peu de bleu autour des déchets et du verdâtre. Lisez d’ailleurs le 2ème tome de la saga, pour à nouveau vous mettre cela en tête.
Toutefois, Zeus n’est pas très enclin à laisser toute la troupe voyager sur Terre. A ceci près qu’il est sûrement trop occupé à batifoler ailleurs. Ce que sa femme, Héra, lui reproche. Son exaspération lui permettra d’ouvrir une brèche, afin que celui-ci la laisse partir.

Évidemment, elle ne s’y rend pas sans but. Sa découverte du football via Apollon, lui apprend également que le capitaine de l’équipe de France, Alex Roméo, va bientôt épouser la chanteuse Queen Lily.
Lors d’un interview insipide digne de quasi tous les footballeurs, soit un code bien retranscrit par Fanny Gordon, il proclame l’aide de la déesse du mariage pour l’organisation. Sauf qu’il n’imaginait sûrement pas qu’elle était bel et bien en train de l’écouter, voire qu’elle existait.
Flattée, notre déesse du mariage et de l’amour conjugal, part bille, ou plutôt ballon, en tête, en décidant d’aller les aider.

Aphrodite incognito

Ce qui permet à Mytho – Héra Ballon d’or de l’Olympe, de pleinement s’inscrire dans la tendance, en faisant d’Héra une wedding-planneuse. Ce fameux métier à la mode, dont l’on ne comprend même pas pourquoi son nom est en franglais. Qui plus est, ce corps de métier devient sur un temps limite personal shoppeuse, encore plus fort dans le titre.
Et justement, le livre continue à savoir jouer des codes de notre société, en les balançant en pleine face des olympien(ne)s (ni de Lyon, ni de Marseille), qui ne saisissent pas forcément tout. Ce qui peut d’ailleurs être le cas de quiconque, par rapport à certaines choses, comme l’on en découvre au sein de celui-ci.

Une incompréhension dans les paroles, se transformant régulièrement en jeu de mots à l’écrit. Atout toujours divin chez Mytho. Qui d’ailleurs s’étend à des références de notre monde. Notamment ici parfois via les noms de comédien(ne)s ou encore d’artistes musicaux. Il n’y a que le groupe Dionysos qui conserve son vrai nom… Bon d’accord, il ne s’agit pas vraiment des rockers français…
Par contre, les noms de réels footballeurs sont bien là, comme nous le prouve Héra en nous évoquant ses dieux du stade.
Cependant, l’un semble bien mal en point, le fictif Alex Roméo, lors d’un match qualificatif pour l’Euro. L’une des surprises du roman, si bien que l’on ne préfère rien vous confier sur ce point.

Aphrodite incognito

En marge de ce fait sportif, Héra devra organiser le fameux mariage. Ce qui ne s’avère pas de tout repos, par rapport au rythme de vie des 2 personnalités. Si bien que la déesse pourrait douter de leurs sentiments. Et éventuellement y placer en parallèle sa situation avec Zeus.
Surtout qu’Amanda, l’assistante de Lily pète-sec, aucun rapport avec les PROUTs que s’envoient les habitant(e)s de l’Olympe, n’est pas du genre à arranger les choses. Cette dernière privilégiant la cérémonie en grandes pompes, avec 800 invité(e)s, et un buzz interplanétaire.
Et question buzz, Héra apprendra vite à y faire. Lui conférant une idée pour rendre son mari jaloux, sachant qu’il l’observera forcément. Un bon moyen également pour Fanny Gordon de nous régaler de commentaires fictifs, mais tellement crédibles, sur les réseaux sociaux, à propos de ses agissements publics en compagnie d’Alex.

L’aventure s’avère en plus parsemée d’illustrations de Caroline Romanet, qui correspondent à certaines scènes. En plus de dessins accompagnant des explications sur les déesses et dieux. Notamment au travers de la composition de leur potentielle équipe de football, Zeus en tant qu’entraîneur. Pour la disposition tactique, pour l’instant l’on dispose surtout d’une très bonne vanne dans l’ouvrage, à propos du poste dévolu à Hadès. On soulignera également les traits et le style d’Amanda, piles comme on imaginait. Une sorte d’Anna Wintour, au look de Chantal Thomas.

Conclusion

Perdurant dans la qualité humoristique de ses prédécesseurs, Mytho – Héra Ballon d’or de l’Olympe pousse également à la réflexion au travers des relations de couple. Mais également sur la folie de certains rythmes de vie, laissant un fol engrenage emporter votre situation à 2. Auquel peuvent se mêler campagnes médiatiques et rumeurs infondées en un clic.