Dévoilé en 2013, inFAMOUS Second Son était pressenti pour accompagner le lancement de la PS4 au mois de novembre de la même année. Finalement ça n’a pas été le cas. Les développeurs de Sucker Punch ont pris le temps de fignoler leur jeu et pour cause : le trailer dévoilé à l’E3 2013, mais surtout les 5 minutes de gameplay avaient frappé un grand coup, au point qu’on se demandait à l’époque si certaines images n’étaient pas pré-calculées. Dès lors, le studio se devait de proposer un jeu à la hauteur des espérances suscitées. Voyons voir si c’est le cas.
inFAMOUS Première Claque
Ne tournons pas autour du pot : au niveau technique, inFAMOUS Second Son est bien la claque qu’on attendait. Sans doute la première sur la console next gen de Sony. Les premières minutes du jeu posent le décor : la richesse des détails, les textures HD, les effets de lumière et de particules… Tout nous laisse bouche bée. Bonne nouvelle : la PS4 en a dans le ventre, et tout ça tient sur un seul Blu-ray.
Plus on avance dans le jeu plus cette première impression se confirme. Un gros travail a été fait sur les expressions faciales pendant les cinématiques. Quant au décor, le studio Sucker Punch ne s’est pas embêté, il a « simplement » reproduit la ville de Seattle dont il est originaire. Rappelons au passage que les fondateurs du studio racheté en 2011 par Sony sont des ex employés Microsoft (oups !).
Le résultat est vraiment superbe. Même si l’aire de jeu de inFAMOUS n’est pas comparable en taille à celle d’un GTA ou d’un Watch Dogs, les différents quartiers et monuments de la ville sont modélisés avec des textures de qualité, le ciel prend de belles couleurs en soirée et il suffit d’escalader un gratte ciel ou une grue pour profiter de la profondeur de champ plutôt correcte offerte par le jeu.
Et que dire des effets de lumière lorsque Delsin déclenche ses pouvoirs ? Mais je vais trop vite en besogne. Un retour sur l’histoire s’impose.
Un aspirateur nommé Dyson Delsin
Pour ceux d’entre vous qui avaient joué aux deux premiers inFAMOUS sur PS3, l’histoire et l’ambiance de Second Son n’ont plus grand chose à voir avec les aventures assez sombres du plutôt déprimant Cole. Le jeune Delsin est un amérindien un poil rebelle, dont les actions causent le désespoir de son frère aîné Reggie, qui se trouve être le Sheriff de leur village.
Les deux doivent pourtant s’entraider lorsqu’un événement assez spécial se déroule sous leurs yeux : un convoi transportant des porteurs (nom donné aux individus dotés de superpouvoirs) est victime d’un accident libérant ainsi les détenus qui s’échappent dans la nature. Delsin s’approche de l’un d’eux et se rend compte en essayant de l’aider qu’il vient d’aspirer son pouvoir. S’en suit une confrontation avec les forces du DUP qui pourchassent les porteurs ainsi que leur responsable, elle même paradoxalement dotée de super pouvoirs : Augustine.
La suite de l’histoire de inFAMOUS Second Son peut se résumer en une course aux super pouvoirs et une vengeance personnelle de Delsin contre la fameuse Augustine.
Open Seattle
inFAMOUS profite au mieux de l’étendue de la ville de Seattle en proposant un gameplay de type open world. La ville est divisée en quartiers, chacun abritant un centre du DUP et le joueur est virtuellement libre de se déplacer où bon lui semble. Pour se déplacer Delsin dispose de pouvoirs assez pratiques qui lui permettent de courir à la façon d’un Flash grâce au pouvoir du néon (y compris à la verticale pour escalader les immeubles), ou de s’envoler sur une distance limitée grâce au pouvoir vidéo. Pour aller encore plus vite, Delsin peut également effectuer un déplacement rapide d’un point à un autre de la carte, à condition d’avoir libéré le quartier en question des forces du DUP.
Qui dit open world dit missions annexes. Dans le cas de inFAMOUS Second Son, ces activités sont plutôt originales par rapport aux autres GTA like, bien qu’assez basiques. On doit par exemple détruire des caméras de surveillance cachées, reconnaître grâce à leurs photos des espions du DUP dissimilés parmi la foule… Mais l’activité la plus fun est sans conteste le fait de taguer les murs de la ville de jolis dessins street art, qui rappellent énormément les œuvres critiques de l’artiste britannique Banksy. La manette Dualshock 4 est d’ailleurs utilisée d’une façon très originale pour cette activité puisqu’il faut la tenir à la verticale, à la manière d’une bombe de peinture, et appuyer sur la gâchette R2 pour vaporiser le spray. Le son du pschitt sort même du haut parleur de la manette pour que l’illusion soit totale.
Finalement la seule ombre au tableau de inFAMOUS Second Son est sans doute l’aspect un peu trop répétitif du déroulement du jeu : A chaque fois qu’on arrive dans un quartier de la ville de Seattle, il faut répéter le même schéma qui consiste à détruire les antennes pour révéler les missions secondaires du quartier, puis s’attaquer au centre DUP pour libérer un super pouvoir supplémentaire, puis détruire les points de contrôle du DUP et libérer les éventuels détenus… Bref, mis à part le scénario du mode histoire, le reste du jeu ne brille pas par son intérêt, ce qui contraste paradoxalement avec le plaisir de découvrir et d’utiliser de nouveaux pouvoirs.
Conclusion
Il n’y a pas de doute là dessus : inFAMOUS Second Son remplit parfaitement son rôle de vitrine technologique pour la PS4. Le jeu reste à ce jour impressionnant sur de nombreux points dont les animations faciales, les effets de lumière et une utilisation fine des effets de particules. Il est également (et c’est une nouveauté pour la série) très fun à jouer grâce à un personnage principal plus sympathique (bien que parfois tête à claque !), un scénario rythmé, mais surtout des pouvoirs très plaisants à utiliser et à upgrader via l’arbre de compétence.
Reste pourtant un sentiment d’inachevé concernant la partie Open World du jeu qui pourrait être plus profonde et moins répétitive, à l’heure ou la concurrence permet de pénétrer à l’intérieur des immeubles dans le cadre de missions ou d’effectuer des achats en magasins.
Toujours est il que inFAMOUS Second Son vaut largement le coup d’être joué. Personnellement je ferai d’ailleurs certainement le tout nouveau DLC « First Light » qui permettra de revenir sur l’histoire de la PNJ Fetch qui possède le pouvoir du néon. Ce DLC est d’ailleurs disponible en stand alone, c’est à dire que même ceux ne possédant pas le jeu pourront l’acheter et y jouer normalement. Vous n’avez plus aucune excuse !
Les Plus
- Techniquement superbe
- Les pouvoirs en jettent un max !
- L’arbre de compétences bien ficelé
Les moins
- L’aspect répétitif de la conquête des quartiers
- La taille limitée de la ville
Note : 3,5/5